Royaume-Uni : le gouvernement recule face à l'Eglise
Publié le 26 mars 2008 par Micheljanva
Gordon Brown voulait obliger les députés de son parti à voter en faveur d'un projet de loi autorisant notamment la création d’embryons hybrides à des fins de recherche. Cette loi, approuvée par la Chambre des Lords, sera bientôt soumise à la Chambre des Communes. La procédure du vote forcé (whip, littéralement fouet) est utilisée pour contraindre les membres d’un parti de voter à l’unisson. Seule l’abstention est alors tolérée. Le vote contraire entraîne l’exclusion du parti. Cette procédure rencontre l’opposition acharnée de ministres travaillistes catholiques du gouvernement : Ruth Kelly, Des Brown et Paul Murphy. 2 auraient fait connaître leur intention de démissionner si la liberté de vote ne leur était pas accordée. Un ancien ministre travailliste, non catholique, a fait savoir publiquement qu’il entendait, en cette matière, pouvoir voter en conscience et non en fonction de la discipline de parti. Le chef de file du parti conservateur, David Cameron, a pris position en faveur de la loi en invoquant les nécessités de la recherche scientifique.
Le cardinal Murphy O'Connor (Londres) a encouragé les catholiques à écrire à leur député pour faire part de leur "préoccupation" sur le projet de loi. Le cardinal Keith O'Brien (photo), président de la conférence épiscopale écossaise, dans un sermon pascal, puis dans une tribune du Scottish Sunday Newspaper, a dénoncé une «attaque monstrueuse» contre la dignité humaine et défend la liberté de vote des députés.
Aujourd'hui on apprend que le ministre de la santé, Alan Johnson, a annoncé, dimanche, que les députés travaillistes catholiques pourront ne pas voter pour la proposition de loi.
Michel Janva