L'évènement de la semaine est la prise de conscience par tous qu'il y a bien un Hollande-Bashing vigoureux, à peine quatre mois après la défaite de
Nicolas Sarkozy.
Le candidat Hollande n'avait pas promis la lune en 100 jours. Il n'avait pas non plus promis de détricoter l'intégralité du quinquennat
Sarkozy. Tout cela, nous le savions, mais une partie de la gauche le lui reproche quand même. 15% des promesses auraient été tenues d'après l'Observatoire du mandat. Fichtre... encore 85%...
Le président Hollande a voulu normaliser l'activité politique, mais les médias de l'Ancien Régime sont encore
Sarko-dépendants de l'agitation permanente en vigueur. Il faut se plier au tempo sarkozyen, expliquent les sondeurs. « Le rythme auquel Nicolas Sarkozy avait habitué ses concitoyens semble peser plus que prévu sur l'appréciation de
l'action de l'exécutif » complète le
Monde.
Il faut lire le Nouvel Obs - qui, après sa belle affaire Pigasse, s'interroge sur la prétendue nullité de l'équipe Ayrault.
Ou le Point, qui appelle Hollande au réveil. Le plus drôle est l'Express, qui nous traite de Cocus en couverture, avant de nous laisser croire que Sarkozy avait raison. Ils en appellent tous à
l'austérité pour le plus grand nombre, la rigueur sous toutes ses formes, la réduction de nos dépenses surtout et évidemment sociales. Sur toutes les ondes, avec toutes les plumes, ils
propageaient leur hymne austère. A les écouter, un RSA de 450 euros mensuel était déjà trop à supporter pour les nantis que nous étions tous. Aucun n'utilisait le vocable sarkozyen
d'antan - cancer social, assistanat - mais tous y pensaient très fort.
L'argument sous-jacent contre Hollande consiste à montrer que le président trahissait chaque jour un peu
plus les promesses économiques du candidat qu'il était il y a encore 4 mois. Ces gens racontent n'importe quoi. Tous les moyens sont bons. Le jeu de la rumeur - en ces temps de préparation de la
loi de finances 2013 - est fort développé. Ainsi les Echos, puis le
Figaro se sont amusés à détailler jeudi combien le gouvernement détricotait en cachette le projet de taxation à 75%. Vendredi, le ministre des finances Pierre Moscovici dut perdre quelques
instants à démentir: les engagements seront respectés. Autre
rumeur, celle-là officielle, la CSG pourrait être augmenté. On a trente ou quarante milliards à trouver. La « douloureuse » est pour bientôt.
Il manquerait aussi à François Hollande ... Nicolas Sarkozy. La comparaison d'avec l'ancien monarque aurait sans doute servi. Les gens
oublient. C'est la vie. Contre les Roms, Sarkozy nous aurait fait 5 discours estivals.
Contre la dette, il aurait lancé un nouveau Grand Emprunt, ou vanté la hausse de la TVA pour octobre.
Libé, après Causeur, en fait sa une du samedi. Et si Sarko était encore là ? On regrette le Fouquet's, le bouclier fiscal, la TVA sociale, le nucléaire en Libye, l'espionnage en Syrie, le copinage en Françafrique,
l'immobilisme économique, les 600 milliards d'euros de dettes, le chantage emploi/salaire, et plein d'autres choses encore.
Certains regrettent.
Qu'ils déménagent, qu'ils se cassent, qu'ils s'exilent. Nous rappellerons l'urgence à les disqualifier de la nationalité
française. Nous sommes bien restés Français quand Sarko jouait au Monarque à l'Elysée.
Oublions les inquiets de droite. Pouvait-on reconnaître les mesures de la semaine ?
On a pris connaissance du document d'orientation délivré par Michel Sapin (Travail) aux partenaires sociaux. Il y a de quoi
énervé le Medef, explique Marianne2 «
l’essentiel des revendications des syndicats de salariés dont le gouvernement veut accroitre le rôle, tant dans l’anticipation des difficultés des entreprises que dans leur résolution, sont
sur la table. ». La CGT et la CFDT sont ravies: incitation au CDI, recours au chômage partiel. Sapin stresse un peu, le chômage s'envole encore.
L'INSEE comptabilise 444.000 pauvres de plus sur les trois premières années du Sarkozysme (2007-2010). Mediapart nous prédit le cap des 10 millions bientôt. La crise
est évidemment passée par là.
Certains aimeraient que tout soit réglé en 100 jours. L'impatience, toujours l'impatience.
Vincent Peillon (Education) passe sa première rentrée, avec 1000 prof de plus mais c'est toujours insuffisant pour certains
qui attendaient quelques dizaines de milliers de recrutements durant l'été (sic!). Il évoque l'enseignement d'une morale laïque à l'école; ça occupe Libé, et Luc Chatel commet le compare à
Pétain, avant de regretter.
La centrale Fessenheim brûle
deux de ses employés et Delphine Batho, la ministre de
l'Environnement, doit nous rappelé combien Sarkozy racontait donc n'importe quoi voici encore 6 mois. Elle en a confirmé la fermeture. Sa collègue du Logement, l'écolo Duflot, présente comment
elle entend durcir la loi SRU en faveur du logement social. A droite, on dénonce l'attaque contre les villes bourgeoises.
En Syrie, la France équipe les opposants syriens.
Hollande promet de nouvelles compétences pour la Cour des Comptes, notamment sur le budget ... des parlementaires. Sarkozy y avait nommé un socialiste pour se
donner bonne conscience. Et laisser la Cour observer sa gabegie de dépenses élyséennes.
Hollande pense à plus sérieux.
On jugera sur les actes.
Tout le reste n'est qu'impatience légitime ou procès
d'intention.
Ami sarkozyste, où es-tu ?
Chroniques de Juan
Carte interactive : ces villes de droite qui ne
construisent pas de logements sociaux
La montée des inégalités
attestée par les derniers chiffres de l’Insee conforte le Gouvernement dans ses priorités
Contrats de génération : l’emploi,
grand oublié des années Sarkozy, grande priorité de François Hollande
Gratuité des terrains publics pour construire des logements
sociaux
Mesures
d'urgence pour la rentrée scolaire
Le contrat de génération : une mesure
favorable à l'emploi quantitativement et qualitativement
Les emplois d’avenir : encore un pas du gouvernement
pour l’autonomie des jeunes
Parisot et Barbier regrettent-ils le Président des Riches ?
Engagements tenus !