Voilà, la rentrée, c'est fait. J'arrive dans une classe où je ne connais (presque) personne et où certains amis me manquent terriblement. Cette année va être dure. Les carrés ont l'air sympa, mais de loin, et j'ai l'impression qu'ils n'ont globalement pas trop envie de nous parler, qu'ils ne nous ont même pas remarqués, qu'ils s'en foutent. J'ai peur d'être tombée dans une putain de classe d'intellos comme cela a été ma crainte pendant tout l'été. Evidemment, je ne les connais pas encore, s'intégrer demande du temps, du travail, un effort de sociabilité. Peut-être. Mais pour le moment, ce que je constate, c'est que je ne connais pas cette classe à 75% et que je me sens très seule. Et évidemment, je ne voudrais pas paraître offensante ou désobligeante mais même s'ils nous répondent quand on s'adresse à eux, ils n'ont pas l'air SUPER ouverts. Et normal, allez-vous me dire, en khâgne, on a autre chose à faire que de s'intégrer. Théoriquement, on a eu toute l'hypokhâgne pour ça. Maintenant c'est les choses sérieuses qui commencent.
Le poids de ma souffrance...
Bon alors, évidemment, cette nostalgie et solitude du khûbe (déjà, je ne sais pas si elle est généralisée) est à relativiser. Je ne connais pas NON PLUS personne. Cette année nous sommes nombreux à khûber. Le problème, c'est que les khûbes se divisent en trois catégories : la première se compose de gens que j'apprécie sincèrement, mais qui sont clairement trop intelligents et trop cultivés pour moi, qui envisagent cette année de khûbage comme leur dernière chance d'intégrer l'ENS. Je les admire, mais un monde nous sépare. La deuxième catégorie se compose de gens qui me paraissent beaucoup trop loin de moi, trop différents, mais je ne rentrerai pas dans les détails. On ne se parle qu'occasionnellement, et quand cela arrive, j'ai vaguement l'impression sur le moment qu'on pourrait être potes, mais une réserve naturelle dans la continuité de celle de l'année dernière fait que non. Et la troisième catégorie, beaucoup trop petite, se compose exclusivement de mes deux meilleures copines de prépa, et putain, heureusement qu'elles sont là. Surtout que l'une comme l'autre, elles ont bien failli ne pas y être (difficiles à convaincre). Sans elles, je pense que je serais déjà en dépression.
Et, comme vous le savez, j'exgère toujours, donc il y a aussi les carrés que je connais déjà et que j'aime bien. Il s'agit évidemment de mon ex-filleule et de son groupe de potes. Au début, nous n'avons presque pas eu le temps de nous parler, on ne s'est même pas accordé le moindre petit regard en fait, et j'ai bien cru qu'on ne se connaissait plus. Mais c'est très vite revenu et maintenant, ça promet de rendre le quotidien khâgnal vraiment plus sympa (amitié en construction). Quant aux autres carrés, certains sont très sympas aussi, mais j'ai juste toujours l'impression que c'est nous les intrus qui devont faire le premier pas, et je trouve ça chiant. Donc retenez, si vous êtes en khâgne pour la première fois, que les khûbes sont des êtres pleins de nostalgie et de solitude, mais très gentils, et donc qu'il faut aller leur parler et les soutenir pour les intégrer.
Je voulais aussi vous prévenir que je fournirai à présent des articles à une fréquence moindre (j'en suis navrée et je m'en excuse) pour deux raisons : la première est naturellement que la khâgne et le boulot qui en découle me prend beaucoup de temps, vous vous en doutez. La deuxième est le fait que le blog est en reconstruction totale pour faire peau neuve en octobre, et que, même si je suis aidée, ça devient une activité très chronophage. Je vous remercie cependant de continuer à me lire, et je vous promets d'écrire encore plein d'articles. Pas de panique donc, et comme toujours, n'hésitez pas à faire partager vos expériences de rentrée khâgnale ou autre.
Vie Littéraire