En France , on n’aime pas beaucoup les chefs d’entreprise. Et particulièrement les chefs des grosses entreprise, les boîtes du CAC 40 et autres sociétés internationales. C’est comme ça. On préfère s’enorgueillir d’un saut à la perche de 5,90m que d’un patron qui dirige une boîte prospère et dotée d’une excellente réputation, et fait vivre quelques dizaines de milliers de salariés.
Qu’on me comprenne bien, je n’ai rien contre les perchistes – ils font d’ailleurs un travail remarquable, et je serais bien incapable de sauter plus haut qu’1m50 – mais honnêtement, l’importance et la part d’audience accordée à un perchiste médaille d’or est franchement surdimensionnée par rapport à celle qu’on accorde aux entrepreneurs qui réussissent.
J’en veux pour preuve le silence assourdissant qui entoure le classement publié en janvier dernier, il y a à peine 8 mois, et dont à peu près aucun organe de presse français ne s’est fait l’écho (à l’exception du magazine Challenges): 2 dirigeants français, Xavier Fontanet et Gérard Mestrallet, recevaient les honneurs du prix Huade, dont c’est la seconde édition seulement, et qui récompense les 100 meilleurs entrepreneurs au monde. 2 français dans le top 10, il n’y a plus beaucoup de domaines où c’est encore le cas, et pourtant, on n’en parle pas beaucoup…
Il faut dire que Mrs Fontanet, ex PDG d’ESSILOR, et Mestrallet, PDG de GDF SUEZ, figurent en bonne place, aux côtés de … Warren Buffet( BERKSHIRE HATHAWAY), Steve Jobs (APPLE), Bill Gates (MICROSOFT) ou Martin Winterkorn (VOLKSWAGEN). Le classement, établi par TianXiaYingCai Media Groupet co-présenté par Lansion, un organisme de recherche, avec le partenariat de la China Europe International Business School.
En fait, ce classement a été établi dans l’optique de mesurer et de comprendre l’essor des marques en Chine. La société Global talent Media, branche communication du groupe d’un certain Mr Wang a travaillé avec la Business School précitée, sur un classement des 100 meilleurs entrepreneurs sur la base des critères suivants:
- reputation du dirigeant (13.7%)
- performance economique(26.4%)
- reputation de l’entreprise(15.5)
- contibution a la societe (32.8%)
- creativite(11.5%)
Lors de la première édition, seuls les entrepreneurs chinois avaient été sélectionnés. Cette fois, le classement était ouvert aux entreprises internationales, et seules les entreprises présentes en Chine depuis plus longtemps y apparaissent. On ne s’étonnera donc pas d’y trouver Danone ou Morgan Stanley. Le classement global des 100 premiers entrepreneurs est disponible ici. On y trouve 20 entreprises chinoises, 30 américaines et 11 françaises!
Si l’on se penche sur les critères mis en jeu, la performance économique n’apparaît qu’à la seconde place, derrière la contribution sociétale, ce qui peut paraître surprenant pour un occidental abreuvé de clichés sur la société chinoise. Il n’est donc pas étonnant d’y retrouver ESSILOR, entreprise qui a depuis longtemps fait preuve d’audace en la matière.
Dirigeant emblématique de ce groupe qui compte nombre de ses collaborateurs parmi ses actionnaires, Xavier Fontanet se distingue depuis quelques mois avec deux publications, pour revaloriser le rôle des entrepreneurs et les guider dans les choix stratégiques qui permettront à leur société de se développer. Il donne parfois des conférences sur les clés de la stratégie, notamment à HEC, et si vous voulez participer à la prochaine qui aura lieu le 25 septembre prochain au matin, laissez un commentaire à cet article.