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Que signifie le péché ?

Publié le 07 septembre 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

 Vivien Hoch

Le « péché » provient d’une double référence scripturaire :

1° Le péché originel qui intervient dès les début de la Genèse, caractérise justement l’inauguration, pour l’homme, de sa caractéristique existentiale d’étant-ontologiquement-en-possibilité-de-faire-faute[1].

2° Le triple foyer de la 1ère lettre de saint Jean : concupiscence des yeux, de la chair et orgueil de la vie (auxquelles correspondent respectivement les trois vœux : pauvreté, chasteté, obéissance) ; ces trois « tentations » sont les trois grandes faiblesses de l’homme, les trois effets du péché originel : elles sont chacune une porte de sortie de l’homme de lui-même, c’est-à-dire l’actualisation de la possibilité de dévalement[2], une avancée – ou un maintient – dans l’inauthenticité existentiale.

Non pas donc que le concept de faute soit un correctif formel ontologique[3] du terme théologique de péché, mais bien plutôt qu’ils se co-déploient et se co-corrigent nécessairement sur le chemin de l’explicitation véritable de cette difficile sphère du mal qui nous excède, nous oppresse et nous pousse à nous réfugier dans le « on » quotidien. Cette excedance du mal qui se cache sous notre être-en-faute se phénoménalise (ici au sens d’apparaître) comme le lieu de ce-sur-lequel-nous-n’avons-pas-d’emprise, c’est-à-dire ce flux de choses et d’événement qui « passe » de manière totalement indépendante de notre volonté, ce que nous qualifions habituellement par : « ça nous tombe dessus ».

Car bien que, pour reprendre l’analyse heideggérienne, la possibilité existentiale de fauter détermine, structure et construit la notion de péché, seule la notion théologale de péché peut rendre compte de l’excédance du mal dans notre vie, parce qu’elle seule « dépasse » dans l’acte de foi ce que le phénomène délivre pour l’honorer dans sa globalité.

Bref, le péché n’est une notion dogmatique, construite pour faire peur aux foules et les dominer idéologiquement. Bien au contraire, il rend compte de ce fait fondamental : le mal est inscrit dans le monde, et l’homme s’en fait (beaucoup trop souvent) le vecteur. Le péché est factuel, ultra-concret. Il concerne l’homme comme tel plutôt que le dogme. Comme dnas l’exorcisme, c’est en disant son nom, et non en le niant, qu’on ouvre à la possibilité de le vaincre.


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