Au fil des ans, les événements annonçant la sortie de nouveaux produits Amazon sont de plus en plus attendus. Celui-ci n’a pas fait exception, déchaînant un flot de rumeurs sans précédent. Enthousiasme pour le lancement de produits ou bien est-ce le constat qu’Amazon n’était plus vraiment dans la course ?
Pour certains, Amazon serait distancé par Barnes&Noble depuis quelques mois. Même si la firme de Seattle reste leader avec une part de marché supérieure à 60 %, Barnes&Noble a surpris sur le terrain de l’innovation, notamment avec le Nook Simple Touch with Glowlight. La baisse de prix des tablettes Nook et le lancement de la tablette de Google, la Nexus 7, sont venus contester le succès commercial du Kindle Fire.
À moins de trois mois des fêtes de fin d’année, la réponse d’Amazon était attendue. Nous n’avons pas été déçus car la gamme a été revue de fond en comble. Les ingénieurs du Lab126 (département qui conçoit le Kindle) n’ont pas chômé.
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Kindle Paperwhite, une nouvelle référence
De prime abord, le changement de design retient l’attention. La coque du Kindle est désormais noire, adieu au gris métallique de la précédente génération. Amazon a tenu à ce que la liseuse ait des dimensions réduites ce qui fait du Kindle Paperwhite l’ereader tactile le plus fin du marché (seulement 9,1 mm). En revanche, sur la balance, le Kindle Paperwhite est dense (212 grammes).
Au-delà de ce changement esthétique, la nouveauté principale de ce Kindle est son écran tactile Paperwhite. Derrière ce terme marketing se cache un écran E-Ink Pearl haut définition qui affiche 25 % de contraste en plus et une résolution de 212 PPI (contre 167 PPI pour les modèles actuels). Avec une résolution de 1024×768, cela correspond à 62 % de pixels en plus. Le système d’éclairage est disposé sur la surface de l’écran et ne détériore pas la qualité d’affichage ni le confort de lecture. De plus, l’intensité peut être ajustée par l’utilisateur.
Les premiers tests sont assez concluants et les sites The Verge et Engadget ne tarissent pas d’éloges. L’éclairage est parfaitement diffusé sur l’écran, il n’éblouie pas. La résolution de 1024×768 a un effet bénéfique sur l’affichage des polices, beaucoup plus nettes. Pour l’instant, il semble que cela soit un sans-faute.
Concernant le logiciel, Amazon affiche par défaut la bibliothèque sous forme de liste. Autre nouveauté, le Kindle peut enfin changer de police (6 au choix) et le système de décompte des pages peut être remplacé par le temps de lecture restant. Jeff Bezos a aussi insisté sur la fonction X-Ray, lancée l’année dernière, mais qui a été peu mise en avant. X-Ray permet d’obtenir des fiches sur les personnages d’un livre, ainsi qu’un résumé progressif. Malheureusement, la prise jack et de deux haut-parleurs présents sur le Kindle Touch ont disparu.
Ces nouveautés n’ont pas eu de conséquences sur l’autonomie du Kindle, deux mois d’autonomie annoncée, comme son prédécesseur, le Kindle Touch.
Le Kindle Paperwhite sera disponible aux États unis le 1er octobre pour 119 $ en version Wi-Fi et 179 $ pour le modèle Wi-Fi+3G. Attention : les prix annoncés sont ceux des modèles financés par la publicité. Pour avoir un modèle sans pub, rajoutez 20 $ à la facture…
Le Kindle Fire, une gamme à part entière
Jeff Bezos a donné la mesure dès le début de la conférence : le Kindle Fire n’est pas un gadget, c’est un service. Avec 22 % des parts de marché aux États-Unis, le Kindle Fire est bien installé, mais, selon Jeff Bezos, une mise à jour était nécessaire.
Les annonces concernant le Fire ont donc monopolisé la majeure partie de la conférence de presse, multipliant les annonces, au risque d’y perdre le consommateur.
Kindle Fire 2, un nouveau design et plus de puissance
Le Kindle Fire lancé il y a neuf mois reste au catalogue. Amazon y a apporté quelques modifications avec un processeur plus rapide, deux fois plus de RAM et une meilleure autonomie. Cependant, pas de changement au niveau du design. L’interface logicielle (toujours basée sur Android) a été légèrement modifiée et de nouvelles fonctionnalités agrémentent le tout (Kindle FreeTime, Immersion Reading etc.). En revanche, impossible de savoir le précédent Kindle Fire pourra bénéficier de cette nouvelle version du logiciel. Espérons que cela soit le cas.
Amazon a maintenant intégré sa régie publicitaire dans sa tablette. En effet, le Kindle Fire, vendu maintenant pour 159 $ contre 199 $ auparavant, est financé par la publicité. Pas sûr que cela plaise à tout le monde…
En France, le Kindle Fire sera en vente à 159 €, un prix très agressif. Amazon n’a pas lésiné sur les moyens et compte bien s’offrir une belle part de marché dans les mois à venir.
Kindle Fire HD, deux produits en un
Sur ce point, les rumeurs s’étaient trompées : Amazon a bien présenté un tout nouveau modèle de Kindle Fire avec un écran plus grand, le Kindle Fire HD. Futur concurrent de la tablette d’Apple, ce modèle est équipé d’un écran LCD IPS de 8,9 pouces avec une résolution de 1920×1200 (soit 254 PPI). Le Fire HD fait presque aussi bien que l’iPad 3. Afin de compléter son offre, Amazon a également conçu une version 7 pouces, mais la résolution de l’écran n’est plus que de 1280×800 pixels. La dénomination « HD » peut être trompeuse…
Au coeur du Kindle Fire HD, on trouve un nouveau processeur OMAP 4470 de la société Texas Instruments. La tablette dispose de 16 Go ou 32 Go de mémoire interne, non extensible. Un modèle 64Go (avec connexion 4G) est également en vente aux États-Unis, mais sa commercialisation n’est prévue en Europe.
Amazon a centré son produit sur des usages multimédias, de lecture de magazines aux applications de jeux. Regarder des films et des séries est une fonction centrale du Fire HD. En prime, une sortie HDMI permet de brancher la tablette sur une télévision. La connexion Bluetooth permet quant à elle de streamer de la musique sur une chaîne Hi-Fi.
Les concepteurs du Fire HD ont également peaufiné le système audio stéréo du Fire HD qui intègre la technologie Dolby Digital Plus. Afin d’accéder à des contenus HD le plus rapidement possible, la connexion Wi-Fi a été optimisée (compatible avec la norme MIMO).
Mais on se souviendra principalement du prix du Kindle Fire HD : 199 $ seulement pour le modèle 7 pouces et pour le premier 299 $ pour le modèle 8,9 pouces. Chaque modèle est vendu dans deux versions, 16 Go ou 32 Go.
Au final, on dénombre 7 modèles différents de Kindle Fire (HD ou pas HD, 7 ou 8,9 pouces, 16 Go, 32 Go, 64 Go, 4G ou pas 4G). Amazon n’a pas misé sur la clarté de son offre, préférant toucher un maximum d’utilisateurs avec une gamme de prix qui s’étale de 159 $ (Kindle Fire classique) à 599 $ (Kindle Fire HD 8,9 pouces 4G avec 64 Go).
Le Whispersync pour tous les contenus
Parmi les améliorations logicielles, la technologie de synchronisation d’Amazon, le Whispersync, est généralisé à tous les contenus. Des jeux vidéos à la musique en passant par les livres bien entendu.
Utilisée sur les livres numériques depuis un an, la fonction X-Ray fonctionne maintenant sur les films. Au lieu d’utiliser Wikipedia, Amazon se base désormais sur la base de données du cinéma IMDB (filiale d’Amazon) pour afficher des informations contextuelles dans les films et les séries visionnés depuis un Kindle Fire.
X-Ray fonctionne également avec les manuels scolaires en fournissant une vue éclatée de l’ouvrage et des informations additionnelles issues de Wikipedia ou du moteur de recherche Google.
L’arrivée des livres audios (grâce à l’offre Audible, filiale d’Amazon) sur les Kindle Fire est aussi une nouveauté importante. Leur lecture est synchronisée entre les terminaux Kindle avec le Whispersync for Voice. Il est même possible de synchroniser l’ebook et l’audiobook pour une meilleure expérience de lecture ! Le Immersion Reading risque de plaire. À quand des bundles comprenant l’ebook et sa version audio ? Belle manière de faire oublier le Text-to-Speech souvent bloqué par les éditeurs. Avec cette solution, Amazon met fin aux plaintes successives des éditeurs et des auteurs.
Amazon a aussi profité de cette mise à jour pour revoir toute une série d’applications, notamment l’application email ou Facebook, tandis qu’il est possible de faire une visioconférence avec Skype et la caméra frontale qui équipe le Fire HD. Jeff Bezos ne s’est pas privé de dire que cette tablette peut avoir un usage professionnel grâce au nouveau gestionnaire de documents. Cela dit, d’après les premières vidéos de l’interface, je crains que cela ne soit pas un excellent outil, même pour un étudiant.
Cette tablette va tomber dans toutes les mains. Pour cela, Amazon a conçu deux fonctions, Kindle FreeTime et TimeLimits, une sorte de contrôle parental amélioré, visant à cloisonner les usages. Ainsi, après avoir créé des profils d’utilisateurs, il est possible de limiter le temps d’utilisation pour chaque média (par exemple, une heure de lecture, une demi-heure sur les applications etc.). De quoi éviter les excès !
Le Kindle 4 reste la liseuse la moins chère du marché
Amazon a légèrement revu le Kindle 4. Au menu, une robe noire remplace le coloris gris tandis que l’écran reste identique. Des optimisations du logiciel ont amélioré la vitesse de rafraîchissement des pages (+15 % plus rapide) et la qualité d’affichage du texte. Cependant, il semble que ce Kindle embarque la version 4.1 de Kindle OS, comme le Kindle 4 gris. Etrange…
La bonne surprise est le prix du Kindle : 69 $. En revanche, là encore, la liseuse est subventionnée par la publicité. Il faut compter 89 $ pour le modèle « Ad-free ». Cette baisse de prix a été répercutée en France puisque ce Kindle « 4.5 » sera vendu pour 79 € (contre 99 € auparavant) et sans publicité.
Une gamme solide, mais la pub se généralise…
À l’issue de cette conférence, une chose est sûre : Amazon fait cavalier seul. La firme de Seattle poursuit sa stratégie sans vraiment se soucier de la concurrence et cultive ses caractéristiques : des prix bas et un large choix d’appareils.
La gamme Kindle est composée de 12 modèles différents aux États-Unis, du Kindle au Kindle Fire HD (et sans compter le Kindle 3 avec clavier et le Kindle DX qui sont encore au catalogue). En France, ce sont 5 modèles qui sont proposés à la vente (le Kindle Touch reste au catalogue en Europe). De quoi couvrir une large clientèle…
En revanche, l’autre particularité d’Amazon est le mode de financement des appareils par la publicité. Force est de constater qu’aucun modèle n’y échappe désormais puisque le Kindle Fire en avait été exempté jusqu’à présent. Ce mode de financement est même généralisé aux modèles vendus en Europe (et donc en France). Une première. Reste à voir quelle sera la véritable politique d’affichage des publicités…
Cependant, au-delà de ce point, l’ensemble de nouveautés montre qu’Amazon est toujours dans la course. Le Kindle Paperwhite (à quand en France ?) est un bestseller en puissance tandis que les nouveaux Kindle Fire, notamment le modèle HD, vont tirer parti de leur prix de vente très agressif. Les fêtes de fin d’année risquent d’être historiques pour Amazon. De Barnes&Noble à Kobo en passant par Google ou encore Apple, la concurrence a de sérieux à se faire.
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