Il est question des élégants dans l'article de ma première exposition : Récapitulatif de l'exposition Modes anciennes.
Honoré de Balzac (1799-1850) écrit dans le journal La Mode du 29 mai 1830 : « La vie
élégante est une science, et une science d’autant plus immense qu’elle embrasse toutes les autres sciences, qu’elle est de toutes les minutes. » Son Traité de la vie élégante paraît
dans cette même revue du 2 octobre au 6 novembre 1830, et ne sort en livre seulement qu’en 1853 aux éditions de la Librairie nouvelle. Il y donne des définitions de la vie élégante comme
celle-ci : « Le principe constitutif de l’élégance est l’unité. Il n’y a pas d’unité possible sans la propreté, sans l’harmonie, sans la simplicité relative. »
Photographie 3 : Illustration pleine page de La Vie élégante (tome second,
1883) : « Aux courses d'automne ».
Au XIXe siècle, « la vie élégante » est une expression usitée pour la vie fashionable, chic, c'est-à-dire à Paris : celle du grand monde et de l'aristocratie du faubourg Saint-Germain et du faubourg Saint-Honoré, des hôtels financiers de la Chaussée d’Antin, du Jockey-club, des cercles, des salons, des boudoirs, des courses de la Croix-de-Berny ou de Chantilly, des avant-scènes des théâtres et du foyer de l’Opéra ; de la haute société qui fréquente les salles de jeux ; pratique l’équitation, la chasse ; qui joue au lawn-tennis ; prend des bains de mer ; se repose dans des stations balnéaires ; fréquente le grand monde ; chasse ; s’encanaille avec des actrices ou dans des cabarets, dans les cabinets particuliers de grands restaurants ... Mais s’agit-il véritablement là d’élégance ?
Photographie 4 : Page de Le Bon Choix de Philinte : Petit Manuel de l'Homme élégant de M. Eugène Marsan avec des dessins d'Henri Farge (Paris, Le Divan, 1923).