Elle profite de ces longues heures de solitude nocturne pour relire plusieurs fois de suite Anna Karénine, pour boire du cognac, et pour manger des grandes quantités de chocolat – toutes choses qu’elle n’avait plus faites depuis sa jeunesse, avant son mariage.
Parallèlement, elle s’aperçoit de tout ce qu’il y a de mécanique et de répétitif dans sa vie de femme au foyer, son désir pour son mari disparaît, son amour pour son fils s’émousse.
L’absence de sommeil est donc, à proprement parler, un éveil de l’esprit, une prise de conscience.
Cette longue nouvelle, présentée en quatrième de couverture comme “une des plus énigmatiques de Haruki Murakami” m’a semblé au contraire très prosaïque et même banale dans sa thématique : rien de très original à montrer une femme au foyer lasse de son train-train quotidien, nostalgique de sa jeunesse et aspirant à découvrir “la vraie vie”.
La seule chose véritablement énigmatique de cette nouvelle est sa fin en queue de poisson, qui permet deux interprétations possibles du texte, et qui lui donne de la profondeur.
J’ai apprécié les illustrations de la dessinatrice Kat Menschik, déroutantes de prime abord, mais l’harmonie blanche, noire et argent est très réussie et j’ai aimé qu’elles rajoutent une dimension un peu plus fantastique au livre.