Hard // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN
Dans mon envie de découvrir ce que Canal + fait de beau, je tombe maintenant sur Hard, une série nous plongeant dans le milieu du porno. Je vous parlais il y a quelques semaines maintenant de
Q.I, une série produite par Orange Cinéma Séries (qui a été officiellement renouvelée pour une seconde saison entre temps) et qui mettait déjà en scène une actrice porno dans son monde mais aussi
celui de la reconversion vers la philosophie. Bref, Hard raconte tout autre chose. En effet, nous prenons le cas de Sophie, une bourgeoise catholique assez coincée sur les bords, qui est toujours
choquée que sa fille parle crûment sous ses yeux. Hard joue donc sur ce paradoxe de la mère de famille qui fait comme son mari décédé, elle cache le business familial à ses enfants. Dans le but
de les préserver mais aussi de garder une certaine autorité pour ce qui est du sexe (notamment sur la fille qui semble assez libérée). Le premier épisode fait parti des meilleurs de la saison. Il
organise assez bien cette plongée petit à petit vers ce monde qui n'est pas assez exploité dans le monde des séries.
A 40 ans, Sophie, brutalement veuve, hérite de la boîte de son mari. Elle croyait qu'il faisait du fret sur Internet. Elle découvre qu'il dirigeait une société de production de films porno.
Bien qu'horrifiée par cet univers, Sophie s'éprend de Roy Lapoutre, une star du X. Va-t-elle tenter cette histoire impossible ? Va-t-elle assumer la casquette de productrice de films X face à ses
enfants ados et à son entourage petit-bourgeois ? Heureusement, ses copines s'en mêlent. Et là, ça devient franchement pire...
Hard c'est aussi des acteurs pornographiques et notamment Roy, alias La Poutre. Incarné par un François Vincentelli (Clara Sheller) très en forme, petit à petit se dessine sa relation avec Sophie. J'ai trouvé ces deux là assez intéressants ensemble. On sent qu'il y a une relation qui nait. Mais ce qu'il y a de frappant c'est que pour une fois, ce n'est pas la femme qui supplie l'homme mais l'homme qui supplie la femme d'être sa maitresse, son amante tout simplement. Du coup, Roy casse aussi l'image hideuse de l'acteur pornographique classique ou même du mec cliché (chose que l'on va exploré quand Sophie va se retrouver à faire du speed dating). En seulement 6 épisodes de 22 épisodes, on découvre pas mal de choses sur les personnages. Mais aussi les secondaires, comme les enfants. Le fils est un peu bête (c'est le cas de le dire) dans tous les sens du terme. Il adore les animaux et ne rêve que d'une chose : faire un safari en famille (ce qui lui avait été promis par son père avant qu'il ne décède).
Le fils reste un élément étrange de la série. Je ne sais pas trop où Cathy Verney veut nous emmener avec. Au final, Hard apparait comme une petite série françaises artisanale. J'avais lu un article qui retranscrivait une discussion entre plusieurs créateurs de série et scénaristes françaises dans ce même milieu. Et la créatrice de Hard parlait justement du fait qu'elle était un peu une artisan de ce monde là. Elle est, en plus d'avoir écrit tous les épisodes, réalisatrice de ceux ci. C'est donc plutôt marrant de voir ça. Mais une casquette intéressante qui n'est pas sans rappeler Girls aux Etats-Unis où la créatrice est aussi réalisatrice, productrice, et plein d'autres choses encore. Ainsi, Hard est une petite réjouissance française. Cela fait plaisir de voir des comédies inspirées et surtout assez drôle et légère. On ne s'amuse pas assez avec des milieux étranges. Le porno est maintenant démocratisé, plus de raison qu'il soit tabou.
Note : 7/10. En bref, une première saison amusante et agréable avec un humour léger et de bons personnages.