Kobo n’allait pas rester indifférent au lancement de la nouvelle gamme de Kindle. Mais difficile de se faire une place dans la presse alors que le géant du web annonce ses nouveautés. Du coup, Kobo a décidé de griller la vedette à Amazon en présentant sa nouvelle gamme d’appareils, avec quelques heures d’avance. Pour l’instant, Kobo a réussi à attirer l’attention sur ce qui la gamme la plus complète depuis le début de la marque.
En plus du Kobo Touch qui reste au catalogue, trois nouveaux modèles composent la collection Kobo 2012–2013. Ils couvrent un large nombre d’usages et devraient trouver preneur auprès de leurs clientèles respectives. Du Kobo Glo avec son écran haute définition rétroéclairé au Kobo Mini, lowcost et qui tient dans une poche, en passant par la tablette Kobo Arc qui plaira aux amateurs de lecture et du système Android… Il y en a pour tous les goûts.
Kobo Glo : une réponse au Nook et au Kindle
La tendance de la rentrée est clairement dessinée : les liseuses E-Ink doivent adopter un système d’éclairage à la manière du Nook qui a lancé la tendance en avril (cf. notre précédent article). Une condition essentielle pour être dans la course, surtout aux États-Unis où le Nook connaît un vif succès. Du coup, le Kobo Glo est équipé d’un dispositif d’éclairage appelé ComfortLight qui ne détériore pas le confort de lecture.
Cependant, un système d’éclairage ne fait pas tout. Depuis 2010, les écrans E-Ink ont peu évolué, cantonné à la technologie E-Ink Pearl. Pire, depuis les tout premiers ereaders, la résolution des écrans n’a pas bougé (800×600). Kobo a donc remédié à cela en intégrant un écran E-Ink Pearl HD 6 pouces dans le Kobo Glo. D’une résolution de 1024×768 pixels, sa définition va améliorer la qualité d’affichage. Ce nouvel écran est peut-être la nouveauté la plus importante du Kobo Glo, bien plus que le système d’éclairage ComfortLight.
Même si cela est peu visible, le design du Kobo Glo n’est pas le même que le Kobo Touch. En revanche, même si le Glo est plus petit, l’épaisseur et le poids des deux appareils sont identiques. La liseuse conserve le dos en caoutchouc, mais le motif change (dites adieu au « bonnet de grand-mère » comme l’appelaient certains lecteurs…). La mémoire interne reste de 2Go, mais une carte MicroSD peut être ajoutée pour augmenter la mémoire (MicroSDHC jusqu’à 32Go). Enfin, la connexion Wi-Fi reste compatible avec les standards 802.11b/g/n.
Est-ce que le système d’éclairage réduit l’autonomie du Kobo par rapport à ses prédécesseurs ? L’entreprise annonce une autonomie d’un mois avec le Wi-Fi et la ComfortLight désactivés. C’est autant que le Kobo Touch, mais ce chiffre devra être vérifié. Kobo a remplacé le chipset Freescale iMX.508 cadencé à 800Mhz par un processeur 1Ghz qui pourrait avoir des conséquences négatives sur l’autonomie. Avec la ComfortLight activée, Kobo promet 55 heures de lecture ce qui est comparable au Nook GlowLight (cf. caractéristiques).
Le Kobo Glo va être le modèle phare de la marque pour l’année à venir. Il sera disponible aux États-Unis et en Europe dès le mois d’octobre pour 129 $/€. Les lecteurs français ne seront pas en reste puisque le Kobo Glo sera en vente à la FNAC au même moment. Les précommandes sur FNAC.com seront possibles dès le 7 septembre.
Même avec le Kindle Paperwhite, Amazon va avoir à faire à la concurrence féroce de Kobo, avec le Kobo Glo en-tête. Est-ce le futur bestseller des fêtes de fin d’année ?
Kobo Mini : le Kobo de poche
Cependant, le « tout option » du Kobo Glo à un coût et empêche Kobo de vendre son ereader à moins de 100 $. La startup a donc conçu une liseuse entrée de gamme, le Kobo Mini.
Tout d’abord, on remarque son prix de vente : 79,90 $, sans financement par la publicité, une option que Kobo semble avoir abandonné. Ce Kobo est « mini » par son prix, mais aussi par sa taille. Son format (101,6 mm x 133,1 mm x 10,3 mm) devrait lui permettre de tenir dans une poche. Le design fait fortement penser au Nook Touch avec sa couleur noire (ou blanche), même si la coque arrière est interchangeable et multicolore (rose, violet, bleu, gris ou noir).
Impossible d’intégrer un écran 6 pouces dans un appareil de cette taille, mais un 5 pouces peut s’y loger sans problème. Pour des raisons de coûts, Kobo n’a pas choisi un écran Pearl mais un Vizplex V110. La qualité d’affichage sera inférieure au Kobo Glo et au Touch, notamment au niveau du contraste. Par chance, l’interface tactile infrarouge n’a pas disparu.
La connexion Wi-Fi a été conservée pour permettre un accès au Kobo Store. Cependant, il faudra se contenter de 2 Go de mémoire interne pour charger des EPUB ou des PDF (mais aussi des JPEG, GIF, PNG, TIFF, TXT, HTML, RFT, CBZ, CBR), car le port d’extension MicroSD est passé à la trappe. L’autonomie annoncée est aussi au rabais par rapport à la concurrence : seulement deux semaines avec le Wi-Fi désactivé.
Le Kobo Mini est-il une bonne affaire ? Tout dépendra de ce qu’annoncera Amazon ce soir. Seul le Kindle 4 est vendu à un prix aussi bas (79,90 $), mais le reader d’Amazon affichage de la publicité en contrepartie. Cependant, son écran est plus grand et la technologie E-Ink Pearl offre un meilleur contraste qu’avec un Vizplex. Reste que le format du Mini et son interface tactile pourront faire oublier ses différences.
Pour l’instant, le Kobo Mini ne sera pas vendu en France, réservé à l’Amérique du Nord. Les premiers exemplaires seront livrés dans le courant du mois d’octobre.
Kobo Arc : une tablette Android 4.0 pour faire oublier le Vox
L’année dernière, Kobo a fait ses premiers pas dans l’univers des tablettes LCD avec le Kobo Vox, une réponse aux tablettes Nook et au Kindle Fire. Malheureusement, ce produit n’a pas rencontré le succès escompté. Sa mauvaise conception et les bugs logiciels ont déçu de nombreux utilisateurs.
C’est pour cela que Kobo a décidé de faire table rase de cette précédente expérience et de repartir à neuf avec une nouvelle tablette. Même le nom a été revu, car, comme l’a déclaré Wayne White au site Digital Book World, le nom Kobo Vox 2 portait un lourd passif. Voici donc le Kobo Arc, une tablette Android 7 pouces.
Kobo a souhaité bien faire les choses. Tout d’abord, le design plus affiné fait de l’Arc un produit unique, bien loin du design OEM du Kobo Vox. La face avant de la tablette comprend une caméra HD, deux hauts parleurs et un écran IPS avec une résolution de 1280×800. Au coeur du Kobo Arc, un processeur double coeur Texas Instruments 1,5 GHz.
L’autre nouveauté de cette tablette est son logiciel. L’Arc fonctionne avec Android 4.0 (Ice Cream Sandwich) et l’ouvre ainsi aux dernières applications pour tablettes. D’ailleurs, Kobo permet d’accéder au Play Store pour que l’utilisateur puisse y acquérir des applications, des films et des livres. En effet, il sera possible d’installer d’autres applications de lecture que celles fournies par Kobo (qui sont préchargées sur l’Arc). L’interface a été personnalisée pour mettre en avant les contenus acquis sur la boutique Kobo directement en Wi-Fi. Les motifs « tapisseries » ne dépayseront pas les utilisateurs de l’application iPad ou Android…
Concernant l’autonomie, Kobo annonce 10 heures en utilisation, un chiffre qui devra être vérifié même si compte tenu de la configuration il est probable que l’autonomie réelle soit proche.
Enfin, le prix du Kobo Arc est un peu élevé : 199 $ pour la version 8 Go et 249 $ pour la version 16 Go (lancement en novembre), contre 179 $ pour la version de base de la Nook Tablet qui dispose en prime d’un port d’extension MicroSD. Difficile pour Kobo de concourir dans cette guerre de prix lorsque les volumes commandés n’atteignent pas ceux de Barnes&Noble et que le financement par la publicité, particularité d’Amazon, ne semble plus une option.
Reste que cette tablette est très proche que la Nexus 7 de Google et plus ouverte que celles de Barnes&Noble et Amazon. Le Kobo Arc est une tablette Android sans innovation, dans la moyenne du marché.
Kobo Touch : le premier succès de la marque reste au catalogue
Avec plus de 10 millions d’utilisateurs, l’écosystème Kobo a connu une croissance historique cette année. Ce succès a été possible grâce au lancement en Europe et au Japon des produits, notamment le Kobo Touch. Vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, cet appareil a aussi connu un succès critique. Kobo a donc décidé de le laisser au catalogue, aux côtés des nouveaux modèles.
La FNAC va continuer de vendre le Kobo Touch pour 99 €, de quoi faire hésiter les lecteurs tentés par un Kindle ou un Sony Reader PRS-T2. En l’absence du Kobo Mini, le Kobo Touch reste un bon ereader EPUB.
Conclusion
Comme chaque année, les fêtes de fin d’année vont être décisives et cela explique la concentration d’annonces de tous les fabricants. Kobo propose une gamme complète, avec des modèles différents pour répondre à tous les usages. Amazon et Barnes&Noble ont une stratégie similaire avec plusieurs modèles au catalogue. En revanche, Sony se contente plus que d’un seul modèle (le PRS-T2), au risque de frustrer une partie des utilisateurs.
Kobo est dans la course par rapport à ses concurrents et le rachat par Rakuten porte ses fruits (cf. notre précédent article). Jamais Kobo n’aurait pu proposer une gamme de cette envergure l’année dernière. Au fil des mois, l’écosystème de l’entreprise canadienne gagne en maturité et séduit toujours plus de lecteurs.
L’effort sur les prix et les fonctionnalités est sensible, notamment avec le Kobo Glo qui cumule un écran haute définition et le ComfortLight. Le Kobo Mini fait l’impasse sur la qualité d’affichage avec un écran Vizplex V110. Reste que son prix plancher et son format réduit peuvent répondre à une demande spécifique. Ces deux modèles sont compatibles avec le format EPUB, le standard du marché et que de nombreux lecteurs ont déjà adopté. Sur ce point, Amazon est encore à la traîne… Enfin, la tablette Kobo Arc veut effacer l’expérience du Vox, et ce sera sans grandes difficultés. En revanche, difficile de dire si ce produit arrivera à se faire une place au milieu des poids lourds du secteur : Amazon, Barnes&Noble, Google et, peut-être prochainement, Apple.