Neptune croassait ses vertèbres salines
c'était presque épuré, une brasse sans bras
et la nuit est passée dans la salle des machines,
le coeur à l'étouffée, au fond de l'estomac.
Les soleils bouturés aux tubes attractifs
à court de carburant pour s'offrir des babioles
arrachèrent au stylet tous les sucs digestifs
surtout les plus collés au fond des alvéoles.
Nous restions suspendus au ciel en balançoire,
accrochés à l'étrave d'un navire fantôme,
découpée par le noir des lames d'un bossoir
en regardant passer nos ombres autonomes.
Des chansons apeurées collèrent au bastingage,
et dans le sillon ivre d'une montée de ciel
une guitare en flamme me servit d'amarage
d'oraison mélodique au milieu du bordel.
J'en vis deux trois passer, ils étaient plutôt pâles
dans le matin frileux d'un ciel escamoté
et sur le quai des lunes, à la dernière escale
peu d'entre eux purent voir l'usine abandonnée.
Elle tapait sa carcasse, son squelette de fer
sur la rouille ternie de ma stupéfaction
claquant des dents de sel rejeté par la mer
je mordais son silence dans un soleil brouillon.
Balder