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Comme chaque année en septembre, la rentrée cathodique est au centre des discussions. Et notamment, Le Grand Journal, rendez-vous culturel quotidien incontournable de Canal+ depuis neuf ans maintenant. Taxé depuis deux, trois saisons d’émission pour bobos, « parisianisé » usé jusqu’à la moëlle , LGJ a connu un véritable tournant cette année pour relancer la machine. Avec succès ?
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NB: Avant de commencer, notons que nous avons laissé couler une semaine avant de faire un premier verdict. Histoire que les protagonistes et les rubriques prennent leur rythme dans l’émission. Il est aussi bon de noter qu’il est possible qu’avec un peu plus de recul encore (d’ici un mois ou deux), on puisse tirer de biens meilleures conclusions.
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Le changement, c’est maintenant
Cette saison, plus que toutes les autres auparavant, la rentrée du Grand Journal était scruté avec grand intérêt en raison des nombreux changements colportés par la presse.
Le premier, et non des moindres, c’est la présentation à deux têtes de l’émission. Michel Denisot n’est désormais plus seul maître à bord et doit partager l’affiche avec Daphné Burki, de retour sur la chaine cryptée après un court passage chez France 5. De quoi dynamiser un peu la présentation avec la « poissonnière » Burki qui ne manque et ne manquera sans doute pas de folie à côté du flegme légendaire de « Chel-mi ». Un équilibre nécessaire entre les deux certes, mais à première vue, cette présentation en duo est un poil trop envahissante face aux invités, surtout que la courte durée de chaque intervention ne demande pas sincèrement trop d’efforts aux deux maitres de cérémonie. Un passage de témoin est peut être à envisager pour la prochaine saison ?
L’arrivée de « madame Gunther Love » est aussi dû au fait du départ non regretté de la très dispensable Ariane Massenet pour la tranche matinale de Canal. Cantonnée à un rôle de « con » comme à sa grande époque avec Fogiel, il était enfin temps de se débarrasser d’elle, pour le plus grand plaisir des invités interviewés…
L’autre nouveauté tant attendue chaque saison, c’est bien évidemment la Miss Météo. Habitué aux bonnes pioches un coup sur deux (Louise Bourgoin puis le désastre Pauline Lefèvre puis Charlotte LeBon puis le grand désastre Solweig), le Grand Journal n’a pas failli à cette suite logique avec Doria Tillier. Dans un registre un peu plus « adulte » et pétillant, l’ancien mannequin a réussit ses débuts, notamment lors de sa première tout en imitation de Monica Bellucci. En espérant qu’elle n’en abuse pas ceci dit…
Côté intervenant, on retrouve Jean-Michel Apathie qui, à la manière d’un Eric Zemmour, s’enferme de plus en plus dans son personnage politico-théâtral au point d’en devenir parfois agaçant. Vincent Gladest lui aussi toujours de l’aventure pour la rubrique Web, aussi sobre qu’efficace.
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Les Ratés
Avec le départ de l’institution SAV et du phénomène Bref (dont la qualité a été le reflet du titre), il a fallu revoir intégralement le côté divertissement de l’émission. Et c’est peut être là que le bât blesse le plus. Déjà, il y a le problème Mouloud Achour. On l’aime tous le Mouloud impertinent, poil à gratter, énergumène aussi rigolo qu’attachant. Mais à un moment, le garder juste pour le garder, ça n’a aucun intérêt. Alors ok, son « plateau » bute (made in So-Me) mais ses interventions sont plus qu’inutiles et mettent tout le monde mal à l’aise. Sûrement lui le premier.
Il y a aussi quelques ratés côté fenêtre comique. On est pas certain que la rubrique « Sophie et Sophie » ait une grande durée de vie, avec un postulat de départ pas franchement original tout comme les deux comédiennes qui sévissent dedans. On peut également parler de Stéphane Bak, ce gamin sorti du stand-up aussi drôle que Kev Adams. C’est dire…
L’autre grand soucis réside dans le rythme de l’émission. A vouloir parler de tout, on finit par parler de rien. Il y a trop de rubriques, trop d’invités, trop d’intervenants, trop de sujets. Et le fait que « Le Petit Journal » prenne une demie-heure du temps y contribue pour beaucoup. L’émission phare de Yann Barthesmériterait peut être une fenêtre entière avant ou après et non plus un aparté qui coupe les jambes du Grand Journal.
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Les Bons Points
Mais il y a aussi de bonnes choses à retenir. L’équipe d’intervenants (bien que trop fournie) a gagné en qualité cette saison. L’arrivée des « petits nouveaux » Augustin Trapenard en remplacement du fantôme Olivier Pourriol pour la culture ainsi que l’excellent Bruno Donnet , « la petite voix » de la question de la semaine, enfin en plateau viennent enrichir un domaine qui flanchait sérieusement. Deux assurances tout risque qui feront le travail sans problème.
Les apparitions de Sébastien Thoen (d’Action Discrète) dans un rôle de conseiller de carrière ou du génie Chris Esquerre viennent également apporter un vent de fraîcheur bienvenu.
Bon point également pour La Question de la Fin mis en place par l’équipe de Dix Minutes à Perdre censé remplacer Omar & Fred. La mission est impossible et comparer les deux programmes est illogique. L’humour de la nouvelle rubrique est moins évident, plus retenu mais pas forcément moins bon. A confirmer très vite.
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Avec une refonte de « 80% de l’émission » (dixit Denisot), Le Grand Journal tente une mue esthétique et intellectuelle tout en s’appuyant sur ses points forts. A première vue, mission réussie. Mais se sachant l’émission culturelle phare de la tranche horaire, LGJ s’éparpille à trop vouloir jouer sur tout les terrains. Résultat: un joyeux bordel dont les nouveautés pourraient en dérouter plus d’un voire perdre certains téléspectateurs. L’émission vit un tournant donc rendez-vous dans un an pour voir si, finalement, Le Grand Journal est sur sa phase de déclin ou non.
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