Paris – La jungle luxuriante s’offre à nous au dojo de la Maison du Judo dans une atmosphère de chaleur écrasante, saisit par les bruits insistants de la jungle. Le crissement des cigales, le chant atypique des oiseaux et le hurlement des singes évoquent cette puissante nature équatoriale asiatique.Carol Lim et Humberto Leon, directeur artistique de Kenzo semble donner une seconde vie à cette signature emblématique des années 1980. En effet, le duo créatif new-yorkais a simplement décidé de renouer avec l’héritage, le passé-composé du célèbre créateur.Un renouveau très plaisant.
A ses débuts, Monsieur Kenzo s’était distingué par des propositions de vêtements imprimés bariolés que lui ont inspirés ses voyages dans la jungle du Sud-est asiatique.
Un florilège d’imprimés, de textures et de couleurs s’est donc offert à nos yeux, à travers une riche collection subtilement sauvage, aux accents herbacés et animaliers.Les chemises, les T-shirts et les trenchs sont réversibles et modulables, les cordons aident l’ajustement des vestes et costumes.Après 8 années de création sous la direction d’Antonio Marras, Kenzo avait besoin d’un rafraîchissement notoire.Une aventure, une leçon de style captivante au cœur de la jungle.Très réussi.BERNHARD WILLHELMParis – Une atmosphère fantasmagorique aux airs de fin du monde s’est ressentie sous les toits du Palais Brongniart samedi dernier. Nous le savons tous, Bernhard Willhelm, cultive depuis longtemps cet art aiguisé et enfantin de la surprise. Chacune de ses présentations revêt un gout prononcé pour la mise en scène oscillant entre un habile mélange de douceur, de poésie mais aussi de causticité !Pour l’Eté 2013, le créateur allemand, nous propose une nouvelle fois de réfléchir, de se questionner sur le rôle que la mode joue à travers l’art. Hors du temps, nous avancions parmi les mannequins s’exhibant de postures lascives et inquiétantes. Bernhard Willhelm semble s’être beaucoup amusé dans la conception d’une collection servie par un casting hétéroclite. Les maquillages qui donnent des effets de statues de pierre participent à la réinvention de vêtements qui se décomposent, inspirés par je ne sais quelle communauté tribale agissant sous un joug militaire et revendicateur.Un style frappant, résolument contemporain avec un parti pris de couleurs vives.Bernhard Willhelm choisit l’audace et le non-conventionnel face à un monde quémandeur de sécurité et de confort intellectuel.Une émancipation créative, un discours très réussi qui échappe à toute logique commerciale.Et si ce n’était pas ça la mode, finalement…The ReporterDemain Thom Browne et ses satyres!