La compagnie de pastis a très vite concrétisé sa renommée en parrainant des manifestations au cours desquelles elle a développé une communication par l’objet. Des brocs – le premier a été imaginé par Paul Ricard en 1935 -, des carafes, des verres, des pendules, des jeux de cartes et de dés, sans oublier les célèbres cendriers, tous frappés de pastis Ricard. Un arsenal de supports qui s’inscrivent encore aujourd’hui dans le patrimoine collectif et qui deviennent au fil du temps des objets d’art.
Ricard EST le pastis de Marseille, connu de tous en France mais aussi dans le monde. Le célèbre alcool anisé, vedette des apéritifs "franchouillardesques", glisse sur la vague et retrace son histoire pour le plus grand plaisir des amateurs du genre.
Paul Ricard
Paul Ricard est le fils d’un négociant en vins. 16 mars 1915 - Sous la pression des ligues de vertu et viticole, l’absinthe est devenu interdite au prétexte qu’elle rend "fou et criminel".Les joyeux lurons de comptoir se contentent donc de consommer des liqueurs anisées à 40° telles la Cressonnée, la Tommysette, l’Amourette, Berger et le non moins célèbre Pernod dont les ventes sont autorisées depuis 1922. On leur donne alors le nom de Pasticchio, mot d’origine italienne signifiant situation trouble ou méli-mélo…Mais Paul Ricard tente de fabriquer son propre Pastis pour qu’il soit le plus apprécié de tous. Dans un laboratoire de fortune aménagé par ses soins, aidé d’un alambic, il consacre son temps à préparer des mélanges, à tester les arômes de plantes provençales. Il élabore finalement une recette incluant de l’anis étoilé, de l’anis vert et de la réglisse. Le "p’tit jaune" naît !Avec beaucoup de fierté, Paul Ricard arrose le marché de sa composition interdite, constamment mis à l’amende par les autorités de police et de douane.
7 avril 1932 – Un décret libéralise la fabrication et la vente de boissons anisées à 40°.Paul Ricard qui vient de créer, plus tôt, la recette originale de son pastis, donne son nom avec un slogan, "Ricard, le vrai pastis de Marseille". Première fois que le mot pastis apparaît sur l’étiquette d’un apéritif anisé. Il commence donc une joyeuse tournée des bistrots et cafés de la ville, pour être connu et se créer une clientèle, devant la rude concurrence existante du Midi.
Il ne faut pas plus de huit mois pour que 250.000 bouteilles soient vendues.Rapidement, le pastis Ricard sort de son seul territoire Marseillais et part conquérir d’autres régions.Un très large réseau de distribution permet à ses ventes de décoller. Il devient le premier vendeur de pastis au détriment de Pernod qui n’a pas vu arriver le formidable coup médiatique associant le pastis à Marseille et à la Provence.
Les Lyonnais assoiffés découvrent la boisson jaune pâle en 1936. Deux ans plus tard, un décret porte la teneur d’alcool du "Pastaga" à 45° et permet ainsi à la saveur du pastis de prendre de l’importance. Enfin, Paris est touché en 1939, à grand renfort publicitaire. La même année, les bouteilles font leur apparition en Espagne, en Italie et en Afrique du Nord.
En Provence on servira votre "Pastaga" toujours "négat" c'est-à-dire noyé d’eau pour qu’il révèle tous ses arômes.Une histoire, que dis-je, une institution qui n’est pas prête de s’éteindre !The Reporter
€3,50 - Prix moyen d'un verre de pastis. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.