Jeanne Puchol reconstitue les événements qui ont eu lieu lors du massacre du métro Charonne. Quatre ans à l'époque des faits, elle rapporte le témoignage de ses parents pieds-noirs arrivés en France dans les années 50 et militants contre la guerre.
Elle s'interroge particulièrement sur les violences qui ont eu lieu à la fin du conflit prolongée par l'apparition de l'Organisation armée secrète (OAS).
Le 8 janvier 1961, le Référendum sur l'autodétermination en Algérie a vu le oui l'emporter à 75 %. En février, un groupe de partisans de l'Algérie française en exil à Madrid créé l'OAS autour du Général Solan. Le 27 avril, l'OAS tente un putsch en Algérie qui échoue. Le 8 septembre, c'est un attentat contre De Gaule qui est raté.
À Paris, la guerre OAS / FLN fait rage et un couvre-feu est instauré pour tous les "musulmans de France". Le 17 octobre 1961, le FNL organise une manifestation contre cette injustice. La répression policière fera plusieurs centaines de victimes.
En février 1962, l'OAS intensifiera ses attentats notamment le 7 contre André Malraux alors ministre d'État chargé des Affaires culturelles. Le 8 février, plusieurs organisations de gauche défilent contre l'OAS. Lors de la dispersion de la manifestation, les CRS chargent. De nombreux manifestants s'enfuient vers les bouches de métro Charonne et s'y entassent. Neuf personnes succomberont, soit par asphyxie, soit par les coups de matraque.
L'opinion publique est lasse de voir les événements d'Algérie se dérouler en métropole. C'est dans ce contexte que sont signés les accords d'Evian le 18 mars 1962 mettant fin aux combats, à la présence des forces françaises en Algérie et prévoyant un référendum pour l'autodétermination du peuple algérien (qui a lieu le 1er juillet et verra le oui l'emporter à 99,72 % et l'indépendance officialisée le 5 juillet).
Mais l'OAS ne baisse pas les bras sur le sol algérien. En réponse à l'assassinat de plusieurs de ses fonctionnaires en Algérie, l'État français met en place le Mouvement pour la communauté (MPC) afin de neutraliser l'OAS. Surnommés les barbouzes, ses membres utilisent les mêmes méthodes que l'organisation paramilitaire fasciste.
Le bilan de la Guerre d'Algérie est pléthorique :
- Militaires français tués : 24 794
- Harkis victimes de représailles : entre 10 000 à 70 000
- Civils français : 2 788
- Enlèvement de français par le FLN : 3018 dont 1 773 disparus
- Membres du FLN : 152 863
- Civils algériens : 250 000 à 350 000 (3 % de la population)
- Victimes de l'OAS : 2 700 (peut-être plus)
- Coût de la guerre d’Algérie : 1 200 milliards d’anciens francs en 1959, soit 20 % du budget de l’État.