Jean-marc est un lecteur un peu compulsif de la Buvette, du moins quand il est en vacances. Dans un des 100 commentaires qu'il a laissé entre le 2 et le 28 août, un de ceux du 7, il est visionnaire. Jean-Marc, tu aurais dû jouer au loto...
"Une question toute simple se pose : Quel avenir vous voulez pour les pyrénées? Voulez-vous la disparition des activités économiques? Voulez-vous faire en sorte que des notables puissent un jour venir faire un safari de temps à autres (tirer le sanglier, les ours, les isards, les lapins) comme dans certains pays? Voulez-vous faire des Pyrénnées un lieu ou toutes activités humaines ne puissent se faire simplement comme par exemple ceuillir des myrtilles, pêcher des truites, ramasser des champignons, se promener tout simplement sur les sentiers de randonnées, admirer les paysages? Voulez-vous exclure définitivement les humains de ces lieux? Merci de nous en dire plus."
LBDA : Euh... non, Jean-Marc. Qui a dit cela ? Nous désirons tous des "Pyrénées vivantes", une biodiversité indivisible, toutes les espèces ont le droit d'exister, même si pour vous, certaines ne "semblent" pas utile. L'homme est la partie consciente de la Biodiversité, il a donc une responsabilté. L'utilité quelle qu'elle soit (économique, sociale ou environnementale) n'est pas le seul facteur clé. Notre société en crise limite toutes les choses à leur simple valeur économique.
Jean-Marc s'explique :
"Un peu de fiction : 150 ours vivent dans nos montagnes. (Imaginons seulement) Que feriez-vous si des touristes (accompagnés d'enfants) en promenades dans les Pyrénées étaient tués par des ours :
- organiseriez-vous des battues, financées par qui?
- engageriez-vous des militaires pour protéger les promeneurs, financés par qui?
- mettriez-vous des sédatifs dans la nourriture des ours pour les rendre moins sauvages, financés par qui?
- mettriez-vous des vidéo-protections pour savoir quel ours à commis l'irréparable, financés par qui?
- interdiriez-vous l'accès aux promeneurs par des clotures, financées par qui?
Et pour conclure, si c'était techniquement possible, seriez-vous d'accord pour ré-introduire les dinausores par exemple du coté d'Espéraza dans l'Aude (il y étaient pourtant avant, il y a quelques années? Merci pour vos réponses."
LBDA : Macarel! Hilh de pute, 150 ours!
Je pense que ceux qui, comme moi espère que l'Etat français va enfin prendre à coeur la sauvegarde d'une population d'ours viable dans les Pyrénées ne désirent rien de tout cela. Même où il n'y a pas de prédateurs, le pastoralisme subit une grave crise structurelle et n'est maintenu la tête hors de l'eau que grâce à un très fort taux de subsides.
Pour ce qui est de tirer des ours, comme en Slovénie par exemple, j'en rêve...
En effet si cela arrive un jour, l'ours sera sauvé. C'est que la population sera enfin viable et que l'ours aura repris sa place sur les territoiresoù il a toujours été présent, d'une manière "loyale et constante". Mais pour les 150 ours, on a encore le temps. Vu la sécheresse, c'est tellement difficile d'en avoir une de plus. Il ne faut pas vendre la peau de l'ours... (Le prix d'une peau d'ours se négocie en Espagne autour de 11.000€, soit l'équivalent de 1,7 tonnes de gigots de Nouvelle-Zélande, c'est aussi le prix de la dernière ourse pyrénéenne.)
Quant à la dangerosité de l'ours, que personne ne nie, il faut quand même la relativiser. Prenons les dix dernières années par exemple, au delà, je n'ai pas les chiffres. Comparons la mortalité humaine causée par les ours en France et celles causées par la chasse... Ours : zéro - chasseurs : deux cent trente six.
Alors, faire une fixette sur l'ours dévoreur d'enfant me semble (un peu) disproportionné. Touchons du bois, personne ne souhaite d'accident. Mais tu vois, c'est disons... vachement rare.
Même Luis Turmo s'en est sorti, tout comme le chasseur qui a tiré sur l’ours Balou (6 ans, 150kg, poids moyen) le 7 septembre 2008 sur la commune de Prades.
C'est l'ours qui a été blessé, pas le chasseur, à part dans son amour propre. On fera donc l'économie des militaires, des sédatifs et de la vidéo-protection qui t'effraient.
Les ours sont bien moins dangereux que les chasseurs! Et loin de nous, de moi, l'idée d'interdire l'accès aux promeneurs par des barrières. Il n'y a que dans les Offices du Tourisme de l'Ariège qu'on pense cela, dans le Couserans et le Biros par exemple.
Beaucoup de randonneurs viennent dans les Pyrénées parce que là, dans ce massif pas dans les autres massifs de France, ils peuvent continuer à rêver, non pas des bisounours, mais des vrais ours, dans la vraie vie, des grands, gros avec une haleine de cadavre en décomposition. Ils ne ne rêvent que d'avoir la chance de le voir, comme moi avant... On a tous attrapé la maladie d'Yves Salingue : "La quête de l'ours", un sacré virus! Et quand on a de la chance, comme moi, cela fait un sacré choc. Les anciens pyrénéens disaient que rencontrer un ours coupait la parole pendant quelques jours. Moi cela m'a vidé les tripes (pas de suite), mais je crois que la vraie raison est la cuisine d'une bergère (que je salue ;-)
C'est sur, les ours sont bien moins dangereux que les chasseurs, quoi que...
...Et c'est maintenant que Jean-Marc va regretter de ne pas avoir misé un euro au lotto et qu'il va devoir revoir sa vision de l'avenir des "territoires". Le danger n'est pas toujours où l'on croit.
Suivez le lien, c'est la suite de l'histoire.
Et à propos des "dinausores", disons qu'ils sont éteint depuis des lustres. Pas aussi durable que les LED.
Ne perdons pas espoir, dans quelques jours ce sera le grand cirque qui fait peur au CPNT : "La nébuleuse écologiste reçue en grandes pompes par le Premier Ministre : Attention aux dérives de ces gourous de l’écologie hégémonique et punitive". Sur qu'on parlera de la chasse et de Groupaaama.