REALISATION : ALAN CLARKE
ANNEE : 1979
GENRE : DRAME PSYCHOLOGIQUE
L'HISTOIRE : TROIS JEUNES ARRIVENT DANS UNE MAISON DE REDRESSEMENT OU LA VIE ET LES METHODES SONT LOIN D'ETRE TENDRE. UN SEUL MOT D'ORDRE DANS CET ENDROIT : SURVIVRE.
L'avis De Titi70 : Attention, film choc. Drame très dur et parfois révoltant à la limite du documentaire, Scum nous plonge dans un centre pour mineurs dont les règles et le quotidien sont en tout point semblable à la prison, violence omniprésente comprise.
C'est la que sont envoyés Carlin, Angel et Davis. Dés leur arrivés, ils sont mis au pas par le responsable des lieux qui leur explique sa discipline quasi miltaire et les règles inviolables de l'établissement.
Les trois adolescents ne mettent pas longtemps à découvrir qu'ils sont en enfer. Tabassage, racket, racisme et complaisance des surveillants qui sont en fait pour la plupart des détenus venu faire amende honorable en s'occupant de gosse délinquants.
Dans cet endroit, aucun espoir,hormis la mort n'est possible et la loi du plus fort règne. Ils ne sont plus considéré comme des êtres humains et seul la survie compte. C'est ce que va découvrir Carlin, dont la réputation de dur suite à une attaque d'un gardien dans le précèdent endroit ou il se trouvait va attirer la haine du "chef" et de ses trois sbires. Des ordures agissant avec la complicité d'un surveillant qui, un soir, vont se jeter sur Carlin.
Celui ci se vengera quelques temps en eclatant la face d'un des sbires à coup de boules de pétanques et en envoyant valser le "chef" contre une glace.
Devenu le nouveau caïd, il devra s'imposer et, surtout, ne jamais montrer trop de faiblesse au risque de perdre sa place.
Au dela de cette trame, le film nous montre la vie de ces adolescents et de l'endroit, entre le faux végétarien rebelle bien décidé à emmerder les matons jusqu'au bout parce que, comme il le dit "ici, il n'y a rien d'autre à faire", le directeur qui passe en revue les jeunes régulièrement en tentant de les faire rentrer dans le rang à coup de religion catholique, les pots de vin et autres magouilles, l'existence n'a rien d'agréable et aucun avenir ne semble possible pour tout ces jeunes.
Le film est parsemé de moments difficile, et notamment une scène de viol collectif d'un jeune par trois autres dans une serre. En pleine crise d'angoisse, le gamin se tranchera le corps avec une lame de rasoir en hurlant à la nuit tombé (et après avoir fait appeler un gardien n'ayant pas souhaiter bouger) avant d'être découvert le lendemain matin.
Un moment insoutenable qui donnera lieu par la suite à une véritable émeute, puis au dechainement de violence des matons.
Mais, le film n'est pas qu'une succession de passages difficiles, car Scum est aussi un drame sur la nature humaine, le réalisateur y dépeint un monde ou les hommes sont traités comme des bêtes (ils ne sont plus appelé que par leur numéros de matricules) et, de ce fait, se conduisent comme tels. Ce qui vaut aussi bien pour les jeunes détenus que pour les gardiens. "Après tout, vous n'ètes pas différents de nous", lance un adolescent narquois à un maton.
Oeuvre qui fit scandale à sa sortie à cause d'une violence ne cadrant pas avec les critères cinephiliques de l'époque, le film bannit toute notion de hors champs ou de pathos et adopte un style froid et, encore une fois, à la limite du documentaire.
Tout est montré, sans musique, ni voix off misérabiliste, le film est une véritable plongé dans un cauchemar bien réel (il dépeint avant tout ce qui se passait dans les maisons de redressement durant les années 70 en Angleterre).
Porté par des acteurs excellents au dessus desquels on trouve un tout jeune Ray Winstone (déja incroyable de carisme dans le rôle de Carlin), ce film, qui est une sorte de relecture, (une version avait déjà été faite pour la télévision anglaise qui choquera d'ailleurs tellement la BBC que celle ci l'interdira de diffusion) est vraiment une oeuvre choc qui n'a pas pris une ride et dont il est difficile de se remettre.
D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si beaucoup considère Scum comme le meilleur film sur la jeunesse des années 70 avec le Orange Mécanique de Stanley Kubrick et que Gus Van Sant avoue s'en être inspiré pour son Elephant. Un film à redécouvrir d'urgence.
Note : 19/20