La politique du logement du gouvernement Ayrault est de nature à prolonger voire à amplifier la crise du logement, et non à la résoudre.
Par Aurélien Véron.
Renforcement du blocage des loyers, augmentation des quotas de construction sociale fixés par la loi SRU et, enfin, annonce de la création d'une nouvelle niche fiscale sur le logement pour remplacer le "Scellier". Les premières annonces du gouvernement en matière de logement ne sont qu'une continuation entêtée des recettes appliquées depuis plus de 20 ans, et qui ont prouvé leur incapacité à résoudre la crise du logement dans le pays aux 700 000 SDF et 3 millions de logés précaires.Ces mesures ne traitent en rien les deux problèmes de fond. D'une part, le rationnement bureaucratique du foncier rend le logement privé inabordable pour bien des ménages modestes et moyens. D'autre part, une fiscalité ravageuse et des lois trop laxistes vis à vis des mauvais payeurs dissuadent de plus en plus l'investissement locatif. Tant que ces deux verrous subsisteront, l'État sera condamné à verser toujours plus d'un argent qu'il n'a plus dans le tonneau des Danaïdes du logement social, dont une bonne moitié des locataires ne devraient en aucun cas bénéficier d'une telle subvention pour se loger.
Libérer le marché foncier et rendre aux contrats locatifs une liberté simplement encadrée par des considérations juridiques élémentaires abaisseraient considérablement le coût du logement privé en libérant l'offre, à la condition de réduire l'incertitude fiscale sur les investissements immobiliers et de restaurer la sécurité juridique des investissements immobiliers. La collectivité pourrait ainsi limiter ses interventions à caractère social aux seuls cas d'urgence, pour une fraction des 35 milliards annuellement dilapidés en interventions publiques. Un marché enfin fluide et une aide bien plus ciblée soulageraient tous les Français, notamment les personnes et les ménages modestes.
---
Que dit Contrepoints sur la faillite du Crédit Immobilier de France?