Allemagne : 37 000 plaintes contre le sauvetage de l'Euro

Publié le 06 septembre 2012 par Copeau @Contrepoints

Lorsqu'une plainte est déposée à la cour constitutionnelle allemande, le citoyen peut y ajouter son nom. Environ 37.000 ont ainsi enregistré leur opposition à la création de l'ESM et donc au sauvetage de l'Euro, réalisant ici un record historique.

Par Richard North, depuis le Royaume-Uni.

Copie d'écran du Spiegel

Le jour même que l'agence de notation Moody's émet en direction de l'Union européenne une note expliquant que son triple-A était en danger, nous apprenons que l'une des raisons afférente  – l'éclosion de fonds de renflouement – cause des ravages à la Cour constitutionnelle allemande.

Apparemment, lorsqu'une plainte y est déposée, le citoyen peut y ajouter son nom et, dans ce cas, environ 37.000 ont ainsi enregistré leur opposition à la création de l'ESM, réalisant ici un record historique.

La plainte initiale a été enregistrée par l'alliance "Europe needs more democracy" en juin, qui était alors déjà supportée par 12.000 personnes. Mais ce nombre a maintenant triplé en moins de deux mois. Auparavant, la plus grosse plainte enregistrée à Karlsruhe était celle sur le sujet de la rétention de données, en 2007, qui avait amassé 35.000 signatures.

Cette poussée actuelle ne fera pas plaisir au prochain directeur de cet ESM, Klaus Regling. Il explique à qui veut l'entendre que ce fonds n'aurait "aucun sens" sans l'Allemagne.

Il rappelle ici l'historique du fonds précédent, le FESF, en notant que s'il n'avait pas existé, le Portugal et l'Irlande ne serait probablement plus dans la zone euro. Actuellement, Regling dirige une équipe de 57 personnes et veut en augmenter le nombre à 100 d'ici à l'été de l'année prochaine.

À partir du moment où ils se mettront au travail, Regling et son équipe croient que la crise de l'euro peut être surpassée en un à deux ans, tant que tous les pays participants respecteront strictement leurs engagements de membres et amélioreront leur compétitivité de façon continue.

Les 37.000 signataires de Karlsruhe ne sont sûrement pas du même avis, bien qu'il y aurait certainement un marché à développer pour vendre ce que Regling ingère, s'il croit vraiment que la crise peut être finie d'ici deux ans.

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