Quatre chrétiens britanniques ont affirmé mardi, devant la Cour européenne des droits de l’homme, avoir subi des discriminations basées sur leur religion. Âgés de 51 à 61 ans, les requérants ont déploré ne pas avoir pu afficher ou faire respecter leurs convictions sur leur lieu de travail. Ils espèrent ainsi faire condamner le Royaume-Uni .
- Nadia Eweida, qui avait été suspendue en 2006 par son employeur British Airways, et placée en congé sans solde, pour avoir enfreint les règles de l’uniforme qu’elle devait porter à l’enregistrement des passagers de la compagnie en refusant d’ôter la petite croix qu’elle porte à une chaîne autour du cou.
- Shirley Chaplin, infirmière, a été carrément empêchée de travailler auprès des malades du Royal Devon and Exeter NSS Trust, toujours pour avoir refusé d’enlever la petite croix qu’elle portait elle aussi autour du cou.
Le verdict qui attend Nadia Eweida et Shirley Chaplin est très incertain et pourrait faire des remous au pays du multiculturalisme. Elle a en effet opposé le gouvernement britannique, pour qui les chrétiens ne devraient pas systématiquement s’attendre à être autorisés à porter une croix sur leur lieu de travail, et l’Equality and Human Rights Commission (Commission des droits de l’homme et de l’égalité), qui estime que dans un souci d’égalité, un employeur devrait autoriser ses employés à «exprimer leur religion». Ironie du sort, cette commission gouvernementale avait été créée en 2007 pour promouvoir l’égalité et d’enrayer les discriminations. La situation est d’autant plus compliquée que le premier ministre David Cameron a déclaré au mois de juillet que porter des symboles religieux au travail est «une liberté absolument vitale», et qu’il irait jusqu’à modifier la loi pour la protéger.