Et si l’habitat coopératif était une réponse à l’étalement urbain et une alternative à l’envolée des prix de l’immobilier ? C’est en tout cas ce que pense la ville de Bègles qui lance avec ses partenaires un premier projet de ce genre avenue du Professeur-Bergonié.
«L’habitat coopératif est une forme d’habitation très présente en Allemagne et dans les pays du Nord», rappelle Isabelle Foret-Pougnet, adjointe à la politique de la ville, «et c’est en train de redémarrer en France avec des projets à Lyon et à Strasbourg notamment». Bien plus qu’une opération immobilière classique, l’habitat coopératif revisite une philosophie qui a fait long feu dans les années 60 : «L’idée première est d’élaborer collectivement son projet de logement, explique l’élue. D’une manière générale, le ‘‘coopérateur’’ (le nom des futurs propriétaires, ndlr) a un esprit très rationnel, et est sensible au développement durable, puisqu’il va optimiser les espaces et définir ce qui peut-être partagé avec les autres habitants : un garage, une chambre d’ami, le jardin, la buanderie...». Dans un tel projet, la concertation séduit forcément. «C’est ensemble qu’ils auront conçu le projet, qu’ils auront choisi un architecte, voire même mis la main à la pâte pour la construction... En règle générale, les personnes intéressées sont très sensibles à cette dimension du mieux vivre-ensemble».
Livraison fin 2014-début 2015
Menée conjointement par la ville de Bègles, le groupe Aquitanis (au travers de sa filiale Axanis) et l’établissement public d’aménagement Bordeaux-Euratlantique, cette première opération devrait comprendre «entre 10 et 15 logements» sur une parcelle d’environ 1500 m2. Après une riche période de concertation, le maître d’oeuvre devrait être choisi en 2013. «L’idéal, c’est que les logements soient livrés pour fin 2014, début 2015», indique Isabelle Foret-Pougnet. Et si le projet poursuit une ambition de ‘‘démocratie participative’’, voire écologique, il veut aussi être un moyen pour permettre l’accession à la propriété pour certains. «Notre volonté c’est de réaliser des logements les plus accessibles possible», confirme l’élue. Avant même les deux réunions publiques (1), des personnes «d’horizons différents, se sont renseignées sur le projet. Soit elles ne se retrouvent pas dans l’offre existante, soit elles ont envie d’élaborer leur projet d’habitat différemment». Les choses risquent fort de bouger dans les mois à venir. • NB
(1) Réunions publiques sur l’habitat coopératif aujourd’hui et le 13 septembre, à 18h30, au Parc de l’intelligence environnementale.
Le collectif «Le Rat Dit acteur du projet ?
Le collectif autogéré Le Rat Dit squatte actuellement le terrain devant être utilisé pour l’opération d’habitat coopératif (il appartient à la CUB). Au regard du projet, le collectif devrait logiquement proposer ses ateliers (jardinage, arts graphiques, cirque, etc.) ailleurs. «On a rencontré les membres du collectif», indique toutefois Isabelle Foret-Pougnet. «Nous les avons invités à intégrer le projet qui, quelque part, est assez proche des idées qu’ils prônent. On va voir quelle sera leur réponse».