Aujourd’hui on passe en revue deux albums du label New Yorkais qui ne
cesse de monter : Captured Tracks.
Deux albums sorti en France la semaine dernière mais complètement différents
excepté dans cette quête de réveiller en nous ces glorieuses années passées.
D’un côté il y a Diiv,
formé l’année dernière, le groupe a naturellement explosé très vite puisque l’on
retrouve derrière ce projet Zachary Cole
Smith. Lui, c’est le guitariste des Beach Fossils, un ersatz de Real Estate qui a sorti son premier
album il y a deux ans. On retrouve aussi l’ex batteur des Smith Westerns, un de nos groupes chouchou
de l’année dernière. De l’autre, il y a Holograms, quatre kids de la banlieue
de Stockholm complètement fauchés qui, à force de s’emmerder, ont fini par
sortir un album avec les moyens du bord (c'est-à-dire pas grand-chose).
Du premier album de Holograms,
il en sort une urgence, une rage et une fougue que seuls les jeunes pousses
semblent être capable d’obtenir sur disque. Sur le titre Monolith, qui ouvre l’album, la guitare remplit l’espace avant que
la voix du chanteur ne prenne le dessus. Puissante, sale il s’amuse à mimer ses
héros du Manchester prolétaire collant avec la musique qui puise ses inspirations
dans les années post-punk de cette même ville. Ainsi, pendant les douze chansons
qui constituent cet album, La batterie est souvent martiale et furieuse, les
synthés eux sont frénétiques et agressifs. Le groupe colle avec l’esprit punk qu’ils
se sont donnés et ne laisse aucun soupir à l’auditeur condamné à pogoter éternellement
(du moins pendant les 40 minutes que durent l’album).
Comparé aux Suédois, Diiv
est une petite douceur pop non sans délices. Point de distorsions, les guitares
sont claires et s’entremêlent avec harmonie. Adieu la voix articulée et
distinctive du chanteur de Holograms,
bonjour au chant vaporeux qui ne s’exprime que par de long souffles. Tandis que
les premiers rappellent la grisaille Anglaise on se retrouve ici sur les plages
ensoleillées de Californie. Bien que leur musique évoque l’été, c’est dans la grande
époque Anglaise avec des groupes comme Stone Roses ou Ride qu’ils puisent leur inspiration.
On y reconnait ce goût prononcé pour la pop atmosphérique, une musique trouble
et lumineuse à la fois.
Si la leçon est à chaque fois récitée avec brio c’est aussi la limite
de ces deux groupes rendant hommage au passé sans jamais faire avancer le schmilblick.
On pourrait d’ailleurs reprocher la même chose à tout le catalogue de Captured Tracks qui manque encore d’un
grand album mettant tout le monde d’accord ou tout simplement d’un groupe qui
ne surfe pas sur les tendances mais qui la crée. Bien qu’il soit dans le haut du panier dans son genre, Oshin fait partie de ces disques qui intègre
cette mouvance lancée grâce à l’avènement de Real Estate en 2009. Une
éternité en musique qui donne au disque l’impression d’arriver un peu après la
guerre. Il en est de même pour Holograms
qui est tout simplement le petit frère des Danois Iceage dont leur premier album est
sorti l’année dernière. Bien sûr, cela n’enlève pas tout leur intérêt. Les
mélodies fusent et à défaut d’avoir sorti de grands albums, ces groupes font un
travail de composition remarquable. Peut être trop. Comme dans tous les groupes
du label, il y a cette volonté de trop bien faire. Ils ont tendance à oublier
de se diversifier à force de s’enfermer dans leurs références. Rien ne s’en
dégage, on aurait presque l’impression d’être face à des disques complètement
hermétique. La sensation d’avoir à peine effleuré la surface nous envahit alors
que c’est finalement le contraire…
Loin de participer à l’engouement (excessif) à propos ce label, il
faut reconnaître que Captured Tracks
mérite cette reconnaissance éclair. En quatre années d’existence, Les mecs qui
gèrent ce label auront su s’imposer dans tous les médias indés, chaque nouvelle
sortie est aujourd’hui attendue avec beaucoup d’impatience. Cela, ils le doivent
aux choix éclairés qu’ils ont fait jusque là en nous proposant des groupes qui
jouent un rock d’anglais bien mieux que les anglais eux même. Alors bien sûr on
attend encore le groupe incontournable du label mais en attendant, on se
satisfait des prometteurs Holograms
et Diiv, deux amours d’étés qu’on
aura sûrement oublié d’ici la fin de l’année.
Sortie le : 27 août 2012
Label : Captured Tracks
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