Tous les journaux ou presque, ont traité divers aspects de la rentrée scolaire ces derniers jours, « marronnier » habituel de chaque début de mois de septembre.
Entre les articles sur le nombre d’élèves ou de professeurs, sur les remplacements, sur le mal-être des enseignants, le stress des uns ou des autres, un article faisait état d’un professeur nantais de technologies et sciences industrielles qui avait mis à profit ses vacances d’été pour changer de sexe.
Quel est l’intérêt d’une telle information ?
Où est le respect de la vie privée, non seulement de la personne concernée, mais aussi de tous les autres professeurs nantais de technologies et sciences industrielles ?
Le fait de céder au sensationnalisme, le fait pour les journalistes de privilégier des informations qui, certes, répondent à l’attente voyeuriste des lecteurs, mais sont d’un apport intellectuel nul donne une piètre image d’une profession qui, par ailleurs, compte des membres estimables et de qualité.
Que des feuilles dont le but inavoué n’est que de faire de l’argent relaient de telles informations, soit, mais qu’elle soit reprise par une grande partie des journaux, qu’ils soient gratuits ou payants, est désolant.
C’est assouvir inutilement la soif de certains lecteurs qui ne s’intéressent qu’à des non-faits et, du même coup, les encourager à rechercher de tels « scoops ».
La situation personnelle de ce professeur ne doit pas être simple. Risquer ainsi de l’exposer aux regards lubriques ou désapprobateurs de ses condisciples, de ses élèves ne peut qu’entamer son état psychique et son moral.
Certains, victimes de tels agissements, n’ont su échapper à cette pression et à cette vindicte qu’en empruntant la voie sans issue du suicide.
Mesdames et messieurs les journalistes, bloggeurs et accros des réseaux sociaux, pesez vos paroles et vos écrits, et la terre tournera bien plus rond.