Pouria Amirshahi était l'invité de TV5Monde mardi 4 septembre. A cette occasion, le député de la neuvième circonscription des français de l'étranger et secrétaire national à la coopération et à la francophonie est revenu sur le prochain sommet de la francophonie
Pouria Amirshahi a commencé par adresser ses condoléances aux familles des victimes de l'accident de car survenu le même jour au Maroc.
La France au sommet de la francophonie
Puis, interrogé sur sa tribune invitant le Président de la République à se rendre à Kinshasa pour le sommet de la francophonie, le député a expliqué sa position:
j'ai pensé qu'il fallait que François Hollande y aille - et finalement il a dit qu'il irait, ce dont je suis satisfait - d'abord parce qu'il ne faut pas isoler la société civile au Congo et l'opposition à qui il faut donner une tribune à ce moment là.
Des élections contestables au Congo
Pouria Amirshahi ne se montre pas naïf pour autant: "je pense qu'il s'agit d'une bonne opportunité, dont bien sûr va se servir monsieur Kabila, mais qui pourra être aussi une fenêtre pour l'opposition dont on ne parle jamais". Et d'insister sur le fait que sa tribune a permis de commencer à parler d'un pays dont on parle très peu généralement.
Le secrétaire national s'est également exprimé quant à la volonté de l'opposition congolaise d'obtenir une mise en accusation du président Kabila pour haute trahison:
Il est reproché à Joseph Kabila d'avoir pris le pouvoir lors d'élections qui ont été contestées et qui étaient contestables. C'est normal que l'opposition démocratique porte le fer sur cela.
S'agissant de la position de la France, Pouria Amirshahi explique: "la France se pose en donneuse de leçons de ce qu'il faut faire, mais poser comme principe qu'il faut des élections transparentes [...], je pense qu'il faut le faire, mais il faut voir plus loin".
Les enjeux de la francophonie
Au-delà de la crise politique congolaise, le député voit l'ambition francophone de la France, "perdue depuis longtemps" et en explique l'enjeu:
Il faut que la France comprenne que ce n'est pas sa langue, que c'est une langue en partage par plusieurs peuples, par plusieurs cultures qui peuvent se rencontrer et coopérer durablement
Pour Pouria Amirshahi, les échanges ne sont pas que culturels mais aussi économiques. A travers la facilitation des circulations "pour les étudiants, les scientifiques, les chefs d'entreprise" et notamment la création d'un Erasmus francophone, le député estime "qu'en une génération, on peut faire beaucoup de choses si on s'y prend dès maintenant".
La France et les pays africains après Nicolas Sarkozy
Le secrétaire national a présenté son attente de la part du président de la République d'un discours à l'opposé de celui de Nicolas Sarkozy à Dakar. Autrement dit, une approche de respect, d'égalité, moins spectaculaire, moins marquée du sceau de l'agitation:
C'est important, partout où il ira dans un pays francophone, de marquer cette ambition démocratique et surtout en Afrique, de montrer qu'il y a maintenant des rapports d'égalité.
Sortir de la crise européenne en renouant avec les pays du Sud
Enfin, Pouria Amirshahi est revenu sur le traité budgétaire européen en rappelant les positions de François Hollande et de Laurent Fabius et conclut:
S'il faut une nouvelle ambition à l'Europe, du fait de sa crise, [...] il y a la nécessité de construire des noyaux durs, des coopérations renforcées. [...] Il faut aussi comprendre que si on veut pouvoir reconquérir un nouveau souffle économique, c'est aussi en renforçant nos liens avec les pays du Sud.