Sale temps pour les banques. C’est pas moins pas moins de huit grandes banques qui se sont retrouvées impliquées cet été dans des scandales mettant en lumière des pratiques dignes du grand banditisme international. 2012 où l’été de tous les dangers.
Citigroup va débourser 590 millions de dollars (470 millions d’euros) pour dédommager ses actionnaires qui l’accusent d’un manque de transparence quant à son degré d’exposition aux CDO, ces obligations complexes, adossées aux subprimes. La banque américaine est également assignée par l’Etat de New York à comparaître pour avoir manipulé le Libor, le taux d’emprunt interbancaire de Londres.
Barclays a été la première banque visée par le scandale du Libor. Elle s’est déjà entendue avec la justice britannique et américaine, et écope d’une amende de 362 millions d’euros.
Et de trois ! Non seulement impliquée dans le Libor, la banque sino-britannique HSBC a fait l’objet de révélations fracassantes sur son implication dans une lourde affaire de blanchiment d’argent avec des cartels de drogue mexicain à hauteur de 7 milliards de dollars. Ardoise à laquelle s’ajoute 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l’Iran.
La saison estivale n’aura été guère plus clémente à l’égard de Deutsche Bank. Confrontée au scandale du Libor, mais aussi à une affaire de blanchiment d’argent pour le compte de l’Iran, du Soudan, ainsi que d’autres pays sanctionnés par les Etats-Unis, l’institution de Francfort est autant mise à l’index que HSBC… Face à ses mauvaises performances au premier semestre 2012, elle s’est engagée dans un vaste plan de 3 milliards d’économies.
La banque helvétique UBS figure aussi parmi les sept banques dans le collimateur de la justice américaine dans le scandale du Libor*. UBS, a lâché le morceau. Les plus grandes banques du monde se seraient entendues pour manipuler le Libor, le principal taux d’intérêt de la planète finance. Il y en aurait pour des milliers de milliards de dollars.
La banque américaine JP Morgan est impliquée dans l’affaire du Libor. Elle a également fait couler beaucoup d’encre cet été avec la « baleine de Londres » qui lui a fait enregistré des pertes de trading historiques de 4,4 milliards de dollars.
La banque RBS, détenue à 82% par le gouvernement britannique, n’est pas pour autant bon élève. Admettant être impliqué dans le scandale du Libor et dans une affaire de blanchiment d’argent, son président Stephen Hester fait toutefois preuve de volontarisme en exprimant son désir de faire de RBS « un modèle dans sa façon d’interagir avec la société ».
Standard Chartered a bien failli perdre sa licence bancaire aux États-Unis en raison du montant de ses transactions cachées avec l’Iran, qui se chiffrent à 250 millions de dollars (200 millions d’euros). Pour éviter le désastre, elle a signé un accord amiable pour une amende de 340 millions de dollars (272 millions d’euros) avec l’Etat de New York.
A cette triste liste, il convient également d’ajouter la Banque du Vatican. La direction de la Banque du Vatican a été décapitée dernièrement parce qu’elle a couvert les malversations financières effectuées par des religieux malgré la douzaine d’avertissements lancés par la Banque d’Italie.
Voilà qui ,on l’espère, donnera lieu à un vrai ménage dans ce cloaque et fera prendre conscience au plus grand nombre de la sordide réalité du système bancaire international: blanchiment d’argent, trafic d’influences, escroquerie, manipulations, transactions avec des Etats Bandits,…. L’immoralité est érigée en culte en somme. Reste que malheureusement, le niveau de collusion entre les politiques et les banquiers est tel que beaucoup de procès donnent lieu à des acquittements et que Londres et les Etats-Unis, en particulier freinent des quatre fers pour ne pas trop réglementer le système bancaire.
Pour preuve, Goldman Sachs, la banque qui symbolise toutes les déviances de Wall Street et du monde financier, ne sera pas inquiétée par la justice. Les autorités fédérales américaines ont annoncé, jeudi 9 août, qu’elles avaient clos les enquêtes menées sur le géant bancaire. « Il n’y a pas de base solide pour engager une procédure criminelle contre la banque ou ses employés», a expliqué le ministère de la justice… Et pourtant les preuves étaient accablantes.
Consultez « La guerre et une affaire rentable » et « La face cachée des banques« .
*Le Libor est le le taux interbancaire établit à Londres. Les banques en cause dans ce scandale (USB met en cause seize banques) se sont mises de mèche pour tirer vers le bas les taux à court terme sur les dépôts afin de se refinancer et de rassurer les marchés sur leur solidité financière tout en gonflant les taux à plus long terme pour les grands crédits syndiqués aux entreprises.
Sources: La Tribune - Médiapart - Atlantico
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