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L’élection générale québécoise du 4 septembre a donné un bon résultat. Le Parti Québécois (PQ) a gagné un gouvernement minoritaire et sa chef Pauline Marois devient la première femme au Québec à accéder au poste de premier ministre et chef du gouvernement. C’est une journée historique.
Le PQ a fait élire 54 députés et la surprise fut le score du parti libéral du Québec (PLQ) avec 50 députés contrairement aux prévisions des sondages qui annonçaient une déconfiture du parti. Le nouveau parti la Coalition Avenir Québec (CAQ) obtint 19 députés et Québec Solidaire (QS) en remporta deux dont sa co-chef Françoise David qui accède enfin à l’Assemblée Nationale. Une chose est certaine c’est que plusieurs ne se fieront plus aux sondages dans l’avenir.
Le partage des votes donna le PQ à 31,9 %, le PLQ à 31,2 %, la CAQ à 27,1 %, le QS à 6 % et autres 2 %. Au total, 66,3 % ont voté contre le Parti-Québécois-de-Pauline Marois.
Le résultat aurait pu être fort différent étant donné les petites majorités obtenues par certains députés. Si des poignées d’électeurs de trois comtés avaient voté différemment, Charest aurait été réélu. C’est donc dire que le résultat de cette élection est une presque-égalité. Ce n’est pas un rejet massif du PM Charest qui a été accusé de tous les péchés d’Israël. Mais les jeux sont faits et Pauline Marois a gagné. Notre système électoral est ainsi fait et nous nous devons de le respecter et se rallier à la gagnante.
Ce résultat fait en sorte que Pauline Marois ne pourra mettre en force la majorité de ses propositions électorales dont plusieurs allaient trop loin comme j’ai expliqué dans mon billet précédent. J’en suis bien heureux.
Pauline Marois est une femme politique avec une grande expérience. Elle a été souventes fois ministre et a toujours bien rempli la tâche. Pour gagner cette élection, elle a cru devoir pousser fort sur la question du référendum pour la séparation du Québec de l’ensemble canadien et offrir son allégeance aux francophones au détriment des anglophones, des autochtones et des néo-québécois qui ne parlent pas le français. J’ai été heureux hier, lors de son discours de victoire, l’entendre changer sa position et affirmer en anglais (sous quelques huées) qu’elle protégera les droits de ces groupes importants de Québécois. C’est un bon départ.
Marois sait qu’elle devra faire des compromis importants si elle veut que son gouvernement dure. L’opposition officielle du PLQ sera forte puisque la presque totalité des anciens ministres a été réélue. Le nouveau parti CAQ aura l’opportunité de prendre du galon sur les bancs de l’opposition et avec ses budgets de recherche qui seront dorénavant à sa disposition, il acquerra l’expertise pour pouvoir un jour diriger le Québec.
J’espère que la première ministre Marois prendra exemple sur René Lévesque qui promit de diriger un « bon gouvernement » en mettant de côté pour son mandat la question référendaire. Ce fut gouvernement qui apporta beaucoup au Québec. Un nouveau référendum n’est pas opportun à ce moment-çi et diviserait profondément les Québécois et les Québécoises.
La crise économique est toujours là et peut devenir virulente. C’est sur cette question importante que la PM doit œuvrer en se mettant sur le cap établi par l’ancien premier ministre Jean Charest qui a bien réussi sur cette question.
Quant à Jean Charest, je considère qu’il a été un très bon premier ministre et que l’ensemble des Québécois lui doit respect et reconnaissance. Demeurera-t-il chef de son parti ? Je ne le crois pas. Il peut sûrement joindre une grande étude d’avocats et vivre une vie professionnelle fructueuse et surtout normale. Il le mérite bien après neuf intenses années à la tête du gouvernement du Québec.
Je souhaite bonne chance à Pauline Marois et je nous la souhaite aussi.
Claude Dupras