Le miroir d’Ertua nous raconte la vie malmenée de Marie-Hélène. Pratiquement autiste, elle n’est encore qu’une enfant lorsque ses parents trouvent la mort dans un accident de la route. Se retrouvant seule et sans aucun soutien familial, la petite fille va se replier encore un peu plus sur elle-même et entrer dans un orphelinat isolé du monde extérieur. Jusqu’au jour où elle est adoptée, à nouveau aimée et que des projets d’avenir se mettent tout doucement en place.
J’ai eu beaucoup de difficulté à m’imprégner de l’histoire et à accrocher à ce roman, notamment en raison du style d’écriture de l’auteure. La ponctuation rend la lecture difficile et je trouve que le vocabulaire est parfois mal choisi voire complètement inventé. Si, dans certains écrits, la création de « nouveaux » mots, dérivés d’autres, ne pose pas de problème, j’ai réellement buté sur certaines phrases comme celle-ci « […] Tu te déficit dans les relations humaines complexes » (du verbe déficiter ??!!).
En fait, j’ai eu l’impression que ce roman était un premier jet, qui n’a pas été retravaillé, relu. Malheureusement, on ressent toute l’inexpérience de l’auteure en matière d’écriture, marquée par un manque d’homogénéité et de crédibilité.
On assiste à des envolées philosophiques sur la définition du bonheur, une réflexion sur la misère dans le monde et les inégalités sociales. Mais ces digressions n’apportent rien au récit, elles n’ont aucune raison d’être. En fait, j’ai eu l’impression que l’auteure essayait de faire passer ses opinions (sur l’amour d’autrui ou la place de Dieu…) avec de longues tirades.
Ce roman porte en grande partie sur les difficultés relationnelles et sociales que connait une petite fille devenue adulte. On y parle beaucoup d’autisme, tout le monde supposant que Marie-Hélène souffre de ce mal. Mais la façon dont on en parle n’est pas crédible (aucun diagnostic posé, aucun traitement), que des suppositions et des discussions pseudo-psychologiques sur le sujet. On tourne en rond pendant tout le roman.
Je pensais que ce roman allait m’émouvoir, il n’a fait que m’agacer.
Voilà un roman qui ne restera pas dans ma mémoire en raison de ces nombreux défauts. Il aurait pu être très bon s’il avait été davantage travaillé et murit. Dommage.
Remerciement aux Editions du Panthéon pour cette lecture.
Le miroir d’Ertua – Emilie Fournier – Editions du Panthéon – 2012 Commander Le Miroir d'Ertua