- que l'Institut de veille sanitaire vient de révéler que près de 6000 décès supplémentaires ont été enregistrés cet hiver. L’information est intéressante, tardive certes, un peu trop dirais-je, les voyages spatio-temporels qui nous donneraient possibilité uchronique de revêtir une jolie cape pour aller sauver d’un décès prématuré tout de même 0,01% de notre population se limitant pour le moment à de simples joutes théoriques physiciennes. Et encore faudrait-il résoudre le délicat problème du choix de la couleur de la cape. Las, il est trop tard, on ne peut pas revenir en arrière, le constat est amer, mais c’est ainsi, mises à part de chaudes pensées pour ces chers disparus, on ne peut rien faire. A moins que ! Laissons nos yeux s’intéresser de plus près à l’information. Qu’apprend-on ? Les comparaisons ont été effectuées avec les années 2008, 2010 et 2011 et non avec l'année 2009 qui avait déjà connu un phénomène similaire, avec près de 6 000 décès excédentaires observés au cours des six premières semaines de l'année, également marquées par une vague de froid ! S’outre-t-on d’outre-tombe ? Le fait n’est donc pas nouveau, la chose s’est déjà produite, il y a seulement trois ans de cela ? On apprend de ses erreurs, paraît-il. Imaginons qu’il n’y ait pas eu défaillance en 2009, on eût pu cependant tirer enseignement, tout simplement. Et c’est donc cette année qu’il y a eu faute. Mais tout va bien, les trois-quarts d’entre nous peuvent respirer tranquille, la surmortalité a plus particulièrement touché les personnes âgées. Ouf ! Selon la statisticienne qui a dirigé l'étude, la survenue concomitante de plusieurs facteurs, vague de froid et épidémies saisonnières, notamment grippale, en février-mars dernier peut, au moins en partie, expliquer le phénomène. Faisons le point, si l’objectif est de se débarrasser de nos anciens, sans doute jugés inutiles ou gênants, prions pour que l’hiver soit rude, la grippe féroce, et surtout, n’organisons pas de dispositif sanitaire à l’avance, n’anticipons pas le gel hivernal, faisons taire les météorologues, ne vaccinons plus les vieux gratuitement, on est déjà dans la panade complète pour combler le déficit abyssal du pays, si, en plus, on se met à sauver des vies qui peuvent l’être, on ne s’en sortira pas. Pour une fois qu’une issue saine est trouvée au ralentissement du vieillissement de la population ! D’ailleurs, sur la lancée, arrêtons aussi avec ces histoires de ceinture de sécurité obligatoire, de messages de prévention sur les paquets de cigarettes, de limites de vitesse, de contrôles mécaniques des avions, il va bien falloir aussi, un jour ou l’autre, trouver solution au chômage ! Les bonnes idées doivent être diffusées, colportons !
- que, depuis samedi, l’ex-voie rapide Georges-Pompidou, sur la rive droite de la Seine à Paris, laisse désormais la part belle aux piétons. Que les provinciaux ne disent pas qu’ils s’en tamponnent le coquillard, l’expression est légère et le paragraphe commence à peine ! Que ne se joignent pas les écolos de tout bois, je viens de préciser que le paragraphe avait à peine débuté ! Si les cyclistes non officiellement écolos, les agoraphobes parisiens claquemurés, et tous ceux qui se foutent de toute façon de tout car de toute façon qu’on la ferme ou qu’on l’ouvre de toute façon ça ne change rien, les rejoignent, je vais être obligé de redire, au risque d’une répétition redondante superflue et dérisoire, que le paragraphe n’en est qu’à ses premières lignes ! Sur 1,2 km, ou environ 3937 pieds, 0.746 miles if you prefer, entre l’Hôtel de Ville et le quai Henri-IV, automobilistes et piétons sont maintenant contraints de cohabiter. Voyez comme l’information marque les progrès de l’humanité, l’ouverture des âmes et des cœurs, la fraternité, l’amitié entre les peuples, une nouvelle ère d’harmonie au sein de cette nouvelle aire partiellement dédiée à la promenade, c’est beau, c’est grand, c’est parisien, bien que, certes, le flot de quelque 40000 véhicules quotidiens devrait donner à l’air un doux parfum de gaz d’échappements que les jeunes parents poussant avec un sourire béat le landau dans lequel leur petit s’éveillera à la vie et au monde respireront avec délice et comme leur progéniture la même atmosphère grassement polluée de benzène et de monoxyde de carbone dans un moment de partage unique et merveilleux, une symbiose fusionnelle si émouvante que je peine à retenir mes larmes. Plus loin, les énormes embouteillages qui ne manqueront pas de se former avec le report de la circulation sur les boulevards de la capitale auront goût exquis de cauchemar pour les conducteurs qui, à n’en pas douter, pourront à leur insu expulser à force insultes coprolaliques tous les désagréments de leur journée de travail, toutes leurs contrariétés domestiques, toutes ces déceptions, insatisfactions, frustrations accumulées au fil des années dans un tsunami de hurlements finalement thérapeutiques. Etendons le concept à toutes les villes de France. Les bonnes idées doivent être diffusées, colportons !
- que France 3 lance une émission quotidienne de quarante-cinq minutes, présentée par Laurent Romejko, dédiée à la météo. Vous me direz qu’il existe déjà une chaîne de télévision qui ne fait que ça, des bulletins quotidiens pré et post JT, des sites internet qui nous renseignent sur chaque région du globe et plus de mille applications pour nos téléphones ou nos tablettes numériques. Vous ajouterez avec une magnanimité qui vous honore que les prévisions ne sont pas toujours tout à fait fiables mais que parfois elles ne se trompent pas. Pour ma part, je dirais mouais ! Annexons qu’une chaîne de magasins qui se consacre à la nature et aux découvertes, que je ne citerai pas, offre, enfin vend, sûrement à prix coûtant, je ne peux pas croire qu’on pense dans ces boutiques une seconde faire commerce ni de la faune ni de la flore et encore moins des grands inventeurs et de leurs inventions, propose, dirons-nous pour ne faire procès à personne, des stations météo individuelles. Je vais faire preuve de mansuétude et affirmer que tout ça est magnifiquement bien, formidable même si vous m’y poussez, base indispensable aux bavardages avec les capillicultrices et surtout, sujet qui permet plus qu’un autre de faire des phrases hilarantes puisqu’on peut assurer sans frémir ni coup de chaud qu’il est merveilleux que le temps permette de passer le temps, hihihouhihi. Félicitons donc France 3. Les bonnes idées doivent être diffusées, colportons !