Pourquoi un homme sans âme est un homme sans avenir ?

Pour ma première conférence de cette Université d'Eté du Medef, mon intérêt s'est porté sur le débât "Avec sous sans âme"qui réunissait quelques intervenants atypiques comme l'incomparable Roselyne Bachelot-Narquin, Jean-Michel Ribes, Monseigneur Piotr Mazurkiewicz ou Emmanuel Jaffelin

Ce débat promettait de nous éclairer sur les profondeurs de l'âme humaine et, foi d'auvergnat, nous n'avons pas été déçus ! Car l'âme humaine réserve souvent quelques surprises et chaque intervenant était venu donner sa propre définition de cette âme souvent insondable et terriblement diverse.

Si Roselyne Bachelot-Narquin s'est fendue de quelques souvenirs d'enfance en reprenant quelques enseignements maternels, elle a régulièrement lié cette âme humaine à son côté parfois sombre, mais toujours dans un souci de progresser et de se lier à celle de ses pairs. La politique politicienne atténuant cette vision idyllique, l'ancienne ministre a martelé le bénéfice pour tous de magnifier le principe de Fraternité en saluant la croisade de Ségolène Royal sur ce point !

Emmanuel Jaffelin quand à lui, en bon philosophe et écrivain, a cherché à recentrer le débat sur les entreprises, les entrepreneurs et l'âme de ces derniers. Il a tenu à démontrer que la crise avait conduit nombre de sociétés à reconsidérer l'importance qu'elle devaient accorder au bien-être de leurs salariés et en soulignant l'idée qu'aujourd'hui, une entreprise sans âme, n'avait aucun avenir en oubliant celles et ceux qui sont les artisans quotidiens de sa propre prospérité.

Mais ce débât n'aurait pas susciter plus d'intérêt si un échange paradoxal n'était pas venu l'agrémenter...

La divine explication de ces âmes damnées est venue de l'exposé très biblique de Mgr Mazurkiewicz qui a pris appui sur l'héritage de la Sainte Bible pour éclairer les pensées des pauvres pêcheurs venus l'écouter. Dans un silence de cathédrale, les ouailles présentes ont entendu un discours certes convenu, mais emprunt d'une profonde spiritualité, qui n'a déconcerté aucun des intervenants présentement attablés. Sauf, le trublion Jean-Michel Ribes qui n'entendait pas s'en laissant conter en buvant jusqu'à la lie le verre d'eau délaissé de sa voisine Dame Roselyne !

En croisé décomplexé, le directeur du Théâtre du rond-point des Champs-Elysées a défendu l'idée que l'âme ne peut être accaparé par une quelconque religion ou un dogme déterminé. Pour lui, les âmes humaines ne trouvent leur salut que dans la Liberté d'opinion et d'action ! En perpétuel défenseur de son art, il a martelé que la création est une porte pour l'âme et que l'âme est une porte vers la Liberté. Citant Aragon il a appelé les participants à creuser des galeries vers le ciel !

Ames enjouées, âmes troublées ou âmes blessées, chaque homme a la possibilité de construire son propre idéal. Seul point de totale convergence entre tous, c'est que pour y parvenir, l'Homme ne doit jamais rester isolé et partager le fruit de ses propres expériences.

A la manière de Rivarol : « Sans l'âme, le corps n'aurait pas de sentiment ; et sans le corps, l'âme n'aurait pas de sensations.  »