Hormis les personnes se trouvant au fin fond de la jungle ou celles s’étant exilées sur une île perdue thaïlandaise ou les personnes ayant décidé de s’isoler dans une grotte, je pense que tout le monde ici est au courant que c’est la fucking rentrée.
Moui c’est pas comme ci, ça faisait une semaine que l’on nous parle de ça et que l’on va s’en manger encore pendant quelques semaines jours.
Mais bon, même si ça me soûle d’en entendre parler, je dois dire que tous les ans, ça me ramène tout de même un paquet de souvenirs la rentrée.
Au vu de mes souvenirs, j’ai des rentrées qui ont été plus marquantes que d’autres. Je ne sais pas pourquoi, mais ma rentrée au collège reste mon souvenir le plus vif.
Pour cette entrée “tonitruante” (ironie es tu là ?) en 6ème, moi et mes cops de primaire avions souhaité très très fort de nous retrouver dans la même classe. Eh ben ça a très bien marché. Pour elles. Elles se sont retrouvées ensemble sans moi. J’étais donc quelque peu ronchon. Ajoutée à cela que j’étais affublée d’une magnifique jupe-culotte verte kaki sur laquelle reposait délicatement un magnifique chemisier blanc pourvu d’un col claudine où des petites fleurs rouges étaient dessinées. Je détestais cette jupe-culotte, parce qu’elle me grattait, qu’elle était trop grande et que je la trouvais moche. En plus, il me fallait souvent plusieurs essais pour l’enfiler correctement. C’est qu’il m’était parfois arrivé de mettre mes deux jambes dans une seule partie et de m’en apercevoir après de longues minutes. J’avais aussi des mocassins. Bordel de Fuck, j’aurais préféré pas me souvenir de tout ça. Ma mère avait fortement insisté pour que je porte tout ça. Ce jour là, je n’avais pas osé lui dire que je n’aimais ces vêtements, préférant lui faire confiance et fermant les yeux sur mon aversion totale et exacerbée contre cette tenue. Objectivement, j’avais un look de petite fille modèle qui m’allait plutôt bien. Mais tout ce dont je me souviens c’était que je m’étais sentie terriblement mal à l’aise et ringarde, surtout en comparaison des gens de ma classe qui s’étaient habillées en jean, petite veste en jean également et t-shirt. Je me console en me disant que j’avais un look preppy/BCBG avant l’heure.
Oui ça doit être ça.
Oui et donc je parlais d’entrée tonitruante. Me sentant mal dans mes mocassins, je ne rêvais que de deux choses, ne pas me faire remarquer en ce 1er jour et rentrer chez moi au plus vite pour retirer mes fringues.
Pour une sombre histoire de livres scolaires que l’on avait oublié de me donner, je dus aller à la bibliothèque récupérer les ouvrages avec une camarade de classe. En sortant de la salle de classe, l’autre élève a foncé dans le bâtiment et a traversé la cour pour rejoindre le CDI, ne voulant pas faire le boulet j’ai tenté de la suivre en courant au même rythme. Là, trahie par la semelle de mes mocassins, j’ai glissé et je me suis étalée comme une grosse merde. Je ne m’étais pas loupée et je m’étais écorchée et salie “avec succès”, certaines parties des vêtements s’était déchirées. J’avais un peu honte, je dois le dire, mais je me réconfortais en me disant que cela passerait inaperçu. C’était sans compter le “Ooooooooooohhhhhhh” de la prof qui a zieuté ma tenue quand je suis revenue en classe, ce qui m’a valu le regard surpris ou moqueur des autres élèves. Rah la la, ces yeux rivés sur moi pendant que je traverse toute la classe pour retourner à ma place juste devant le bureau, un souvenir impérissable. Doublé du fait qu’elle n’avait pas manqué de relever que nous avions mis un temps “fou” pour juste aller chercher quelques livres. Une petite leçon de morale durant laquelle, j’avais la sensation de sentir encore une fois le regard moqueur des autres élèves. En partant, j’avais checké l’étage, mais pas la classe, j’ai donc erré pendant plusieurs minutes, toquant timidement à certaines portes, me trompant, refermant la porte toute confuse, mais poursuivant tout de même ma route, galvanisée par ma honte ? Timidité ? Panique ? Stress ? de ne pas réussir à retrouver ma maudite classe. Le reste de la journée est un peu nébuleux, je me souviens juste être restée de longues heures assise à écouter, écouter et encore écouter les laïus de notre prof.
Si on m’avait demandée, il y a quelques années quel était mon pire souvenir de rentrée, j’aurais dit celui-ci. Mais plus maintenant. J’arrive à en rire et même à le trouver mignon. Je ne suis pas la 1ère ni la dernière à qui il est arrivé de se taper la honte un jour de rentrée n’est ce pas (n’est ce pas ???). Et puis cette chute et le fait que j’abîme cette jupe c’était tout de même un putain de très bel acte manqué. Je crois que je sentais déjà les prémices de l’adolescente un chti peu rebelle qui commençait à pointer son nez. Je me souviens que mes copines et moi faisions des plans sur la comète où l’on arrêtait pas de dire qu’avec le collège, on ne serait plus des bébés, mais que l’on deviendrait enfin des…femmes. Ha ha ha, quand j’y repense cette rentrée en 6ème, c’était juste le début d’un moment charnière où la fillette que j’étais, allait observer des changements physiques et personnels importants où il allait être question de seins qui poussent, de règles et d’amooooouuuuuurrrr. Ouais, après ce premier jour, je me souviens que je n’étais plus tout à fait la même. Le soir même, j’avais opposé une fin de non recevoir à ma mère qui souhaitait une nouvelle fois me relooker pour les cours. Et j’avais obtenu que nous fassions du shopping pour que je choisisse enfin mes fringues selon mes goûts. Cette année là, je m’étais sentie tellement à l’ouest. C’est que je ne savais pas encore que ce que l’on appelle communément la puberté allait se pointer assez rapidement et bouleversifier celle que j’étais jusqu’au plus profond de mon être.
La fin d’une époque, la fin de l’enfance et le début d’une autre période de ma vie.
Et vous, des souvenirs de rentrées bons, mauvais ou juste bien présents ?