Les buralistes protestent jeudi 6 septembre contre, pêle-mêle, à peu près tout : les annonces de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, relatives au paquet neutre, le projet de directive européenne visant à consolider, malgré le lobbying des cigarettiers, la lutte contre le tabac à l’échelle de l’Union européenne et enfin, le risque d’une « explosion » de la contrebande et de la contrefaçon du tabac.Travestis en Docteur Jeckyll et Mister Hyde, les buralistes maitrisent désormais de plus en plus mal leur double personnalité : d’un côté, ils ne cessent de vanter leur rôle « social », de mettre en avant les nouveaux engagements de « santé publique » qu’ils ont signés avec le ministère des Finances ; ils n’oublient pas que c’est l’État qui leur assure, en leur confiant le monopole de la distribution du tabac et en leur accordant des « contrats d’avenir » grassement négociés, de confortables revenus en constante augmentation : de 2002 à 2007, la rémunération moyenne annuelle par débitant a progressé de 29 070 € à 38 560 €. De l’autre, les buralistes appuient sans réserve les intérêts de l’industrie du tabac, même lorsqu’ils sont contraires à leur propre intérêt, et n’ont finalement que faire de la santé des Français et des obligations pourtant imposées par la puissance publique. L’association DNF rappelle que le tabac n'est pas une manne pour l’État : chaque année, les recettes issues de la vente du tabac représentent environ 13 milliards d’euros ; à l’inverse, le coût médical et social du tabac dépasse quant à lui les 47 milliards d’euros. Arrêter de fumer n’est pas seulement bon pour la santé, c’est aussi bénéfique pour les finances publiques ! www.dnf.asso.fr