Mais on se souvient aussi que ces chansons (qui commencent toujours aux mêmes moments des séquences qui se présentent à l’écran) ont un peu agacé par leur caractère systématique. On se dit aussi que tous les acteurs ne se valent pas et que certaines histoires en sont affectées. On trouve au final que le film est un peu trop long, voire un peu trop bien pensant. La morale et la religion sont sauves (et pourquoi pas ?).
Pourtant, le film a des qualités qui méritent le détour. La construction des images, par exemple : il y a presque toujours le cadre d’une fenêtre, l’angle d’un mur, un poteau, qui posent leur verticalité au milieu de l’écran, et quand ce n’est pas le cas, c’est qu’il se passe quelque chose qui suscite notre intérêt, angoisse ou satisfaction. Ce découpage vertical de l’écran permet aussi de juxtaposer les destins, même si c’est parfois un peu trop démonstratif. Autre exemple : les villes sont à la fois différentes et semblables, c’est sans doute qu’on les voit depuis les aéroports, les autoroutes, ces « non-lieux » que décrit Marc Augé dans un de ses ouvrages (quand je reprendrai le RER en quittant la salle de cinéma, j’aurai l’impression d’être dans le film). Et on apprécie ce tour du Ring en voiture, à Vienne, qui laisse penser, à la fin du film, qu’on peut en sortir, qu’un autre chemin peut s’offrir…