On a pu inventorier, rien qu'au début du XVe siècle, quatorze banchi de scripta (bancs d'écriture) dont la principale activité consistait à pourvoir aux paiements immédiats moyennant de simples jeux d'écriture d'un compte à l'autre.
Les règlements entre hommes d'affaires ne demandaient aucun transfert matériel de numéraire qui aurait nécessité de complexes vérifications de la frappe, du poids et de l'usure de chaque pièce de monnaie.
Tout se passait par virements bancaires.
Pour les paiements internationaux, la place recourait à la lettre de change, évitant ainsi les risques et les frais d'un envoi d'argent en espèces.
Au XVe siècle, les Vénitiens étaient "les maîtres de l'or des Chrétiens" comme le dit le doge Mocenigo.
La ville était devenue le plus important centre monétaire de l'Europe méridionale, le siège préféré des compensations entre Bruges, Anvers et les autres grandes places du Nord d'un côté, les centres commerciaux de la péninsule de l'autre.