Pilot
Saison 1, Episode 1
Diffusion vo: CBS
Sherlock Holmes sort tout juste de désintox et se voit adjoindre Joan Watson comme marraine au moment une enquête semble faite pour ses capacités d’analyses remarquables …
Ce pilote a un gros problème et qui est totalement indépendant de lui-même: la version anglaise et moffatienne du célèbre détective de Baker Street. Il est très difficile de ne pas faire de parallèle entre cette version Miller et la version Cumberbatch. Si les films avec Downey Jr avaient réussi à se démarquer complétement, cette version télé américaine échoue plus ou moins. De nombreux gestes rappellent la version anglaise. Et pourtant, Elementary n’est pas une adaptation de la série de Moffat !
Du coup, il est difficile sur ce pilote de juger vraiment de la qualité de cette version de Holmes. Il faudrait se détacher et « oublier » l’excellente réinterprétation anglaise et je n’y arrive pas. Johny Lee Miller semble par moments parodier Benedict Cumberbatch et c’est dommage. Heureusement, la relation avec Watson permet et permettra à la série de se différencier. A l’annonce d’une Watson à la place d’un Watson, beaucoup avaient grincer des dents ou étaient comme moi rester perplexes. Et pourtant, cela fonctionne bien, le personnage étant parfaitement campé par Lucy Liu qui délivre ici un Watson différent de d’habitude, beaucoup plus sur un pied d’égalité et complémentaire à Holmes. Là où lui excelle dans l’art de résoudre les enquêtes, elle s’impose dans le relationnel et cela permet d’établir un duo d’enquêteurs réussis, l’un parvenant à combler les faiblesses de l’autre (l’interrogatoire est bien parlant de ce coté-là, Holmes se plantant là où Watson obtient la réponse derrière).
Et la série va devoir clairement miser sur ce duo et leurs rapports pour faire avancer la série. Il devra êtrel e ressort principal des épisodes parce que ce n’est pas du coté policier qu’on va trouver satisfaction. L’enquête proposée dans ce pilote est d’une banalité affligeante et avec des indices beaucoup trop gros pour qu’on ne comprenne pas très vite les tenants et aboutissants de l’enquête. Et là, du coup, lesp oliciers new yorkais passent pour des buses totalement incompétentes. Le coup de la safe room est juste affligeant de ce point de vue là.
Bref,
A mon avis, Elementary devra s’inspirer de Monk si elle veut s’imposer. Le duo entre l’associal et sa « gardienne », les policiers très « Disher » dans l’esprit et des enquêtes assez bateaux et secondaires, permettant avant tout de mettre en avant un trait bizarre du héros plutôt que de lorgner vers un procedural quelconque dont la grille de CBS déborde, pourront permettre à cette version de se détacher de l’anglaise et aussi de se démarquer dans la grille du network. Si cette optique est choisie, Elementary pourra creuser son petit trou et s’imposer à la longue. Sinon, cela deviendra rapidement une série policière quelconque, vite vue, vite oubliée et qui sera redondante avant la fin de sa première saison, Unforgettable style quoi.