François Hollande s'est rendu le 3 septembre au Collège Youri Gagarine de Trappes dans les Yvelines, en compagnie du ministre de l’Education, Vincent Peillon, de George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, et de Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale.
En cette veille de rentrée scolaire, la visite du président de la République était l'occasion d'adresser un message de "confiance" aux enseignants et à l'ensemble du personnel de l'Education nationale, leur assurant qu'ils avaient "des raisons d'espérer" en l'action du gouvernement.
Le défi de chaque rentrée scolaire, un contexte actuel particulier
Le président a rendu hommage à la mobilisation des enseignants comme des non-enseignants dont la tâche sera d'accueillir plus de 12 millions d'élèves malgré les 80 000 suppressions de postes qui sont intervenues ces cinq dernières années. Regrettant les attaques idéologiques et budgétaires dont l'Education nationale a trop souvent fait l'objet, le recul de la formation, et par là même, une entrée rendue plus difficile sur le marché du travail, le président a présenté son projet de refondation: l'école comme enjeu pour toute la République. François Hollande a affirmé que l'école était une condition du redressement de la France :C'est donc un investissement pour assurer la cohésion sociale -- c'est la mission de l'école -- la lutte contre le chômage - il y a urgence - mais c'est aussi une des conditions pour favoriser l'excellence et donc la compétitivitéMais aussi, l'école comme condition du redressement moral : "former chaque jeune à être citoyen, transmettre du savoir mais aussi des comportements."
J'ai fait de la jeunesse, et donc de l'école, la grande priorité de mon mandat
François Hollande a dans un premier temps détaillé les mesures d'urgence déployées depuis le mois de juin, "dans un temps court":Des recrutements complémentaires ont eu lieu : (1000 dans le primaire, un peu moins de 300 dans le secondaire), création de nouveaux postes d'assistants de prévention et de sécurité, de 2000 postes d'assistants d'éducation, de 1.500 emplois d'auxiliaires de vie pour l'accueil et l'accompagnement des élèves en situation de handicap. (…) Des aménagements et des décharges de service ont été également prévus pour les enseignants stagiaires de façon à ce qu'une première formation puisse leur être dispensée alors que rien n'était prévu"
Besoin de plus d'enseignants, mieux préparés à l'exercice de leur métier
Rappelant que l'éducation est "un investissement nécessaire pour la nation" et les générations à venir, François Hollande a annoncé:Plus de 22 100 postes vont être mis aux concours externes de la session 2013, permettant le remplacement de tous les départs à la retraite. Dans le contexte budgétaire actuel, c'est un choix particulièrement fortet d'ajouter le rétablissement de la formation initiale :
autour des futures écoles supérieures du professorat et de l'éducation avec deux principes : la professionnalisation et la progressivité de l'entrée dans le métier. Ainsi le budget 2013 intégrera également les moyens nécessaires pour accompagner la mise en place de cette nouvelle formation.De plus, pour permettre plus de justice sociale, une partie des emplois d'avenir seront réservés à l'Education nationale :
Dès 2013, ce sont ainsi 6 000 emplois d'avenir professeurs qui seront ouverts aux jeunes boursiers, et qui seront utiles dès à présent à l'Education nationale pour accompagner les élèves
Lutter contrer l'échec scolaire dès l'élémentaire, un objectif national
Déplorant le manque de continuité dans la formation des jeunes et, pour éviter les transitions trop brusques synonymes d'échec scolaire :Trop d'élèves ne savent pas bien lire, bien compter en sortant du primaire et si je suis donc dans ce collège, c'est pour mettre en lumière ce que vous avez été capables de réussir, de lancer comme expérience autour justement de l'accueil des enfants de 6ème et du lien entre école et collègeUn choix déterminant du gouvernement, expliquant : "c'est pour permettre aux autres niveaux ensuite d'en être soulagés. C'est donc tout le reste du cursus scolaire qui sera transformé dès lors que dans le primaire, les conditions de la réussite auront été posées"
Refondre l'école pour créer les conditions de la réussite éducative pour chacun
Pour donner à l'école les moyens de changer, le Président a précisé que tous les personnels devaient y être associé :changer à travers ses rythmes, à travers les formations, à travers l'orientation, à travers les moyens, à travers les structuresLancée en juillet, et mobilisant "près d'un millier de personnes et 22 ministères parce que l'éducation ne se réduit pas à un seul ministère" une mission de concertation doit définir en octobre les contours de la loi d'orientation qui constitue l'un des chantiers majeurs du gouvernement. Mettre fin au décrochage scolaire Vincent Peillon : "notre idée est de refonder la République par l'école"