Bouygues Télécom et Free Mobile, c’est une grande histoire d’amour. Des mots doux envoyés par voie de presse, et une entente presque fraternelle… enfin, dans un monde parfait. En réalité, les deux firmes ne sont pas tendres l’une envers l’autre. On se souvient de la lettre de Martin Bouygues envoyée aux députés, qui égratignait quelque peu Free Mobile. Aujourd’hui, c’est Free Mobile qui attaque de front Bouygues Télécom.
C’est par BFM Business que Maxime Lombardini, directeur d’Iliad, a mené l’attaque. Et celle-ci est assez violente. Selon lui, Bouygues a peur de Free Mobile, et il ne se fait pas prier pour égratigner l’opérateur :
Bouygues nous dit en gros, Free n’investit pas, ni dans le mobile, ni dans le fixe. Que fais Bouygues ? Il n’ont pas mis un euro dans la fibre optique, nous on a mis 700 millions. Il font quoi ? Ils s’installent sur le réseau de Numéricable. Dans l’ADSL on a dégroupé 4500 répartiteurs. C’est des investissements, on a investi dans l’ADSL 3 milliards sur les dix dernières années. Bouygues, il fait quoi ? Il va s’installer sur le réseau de SFR. Ils ont fait 600 répartiteurs et puis après ils utilisent celui de SFR. Donc, c’est un groupe que je connais bien j’y ai travaillé quinze ans, il y a toujours deux discours : je suis ultralibéral quand ça m’arrange, et je suis quasi marxiste quand ça m’arrange, parce qu’il y a un concurrent (…) Sur le mobile, à trois c’est formidable, le quatrième il ne faut surtout pas qu’il arrive. C’est pas sérieux !
Maxime Lombardini enfonce ensuite le clou, accusant Bouygues d’avoir peur de la concurrence, surtout de la concurrence qui casse les prix. Une attaque assez agressive qui démontre bien l’animosité qui règne entre les deux opérateurs. La guerre des mots est donc loin d’être terminée entre les deux opérateurs. La suite au prochain épisode.