Dans des villes qui s’étendent partout dans le monde pour devenir des conurbations immenses, les promoteurs et les édiles recherchent des moyens de réduire l’emprise sur le sol dans des environnements déjà dévorés par le béton. L’architecture cherche aussi à surprendre l’œil du passant perdu dans des forêts d’immeubles froids et de tours illimitées qui donnent le torticolis.
Prendre de la hauteur est en effet la nouvelle marotte des urbains qui s’entiche des murs végétaux, des cabanes dans les arbres, des jardins suspendus, des potagers sur les toits… En Grande-Bretagne, dans le Suffolk, le propriétaire d’un château d’eau l’a coiffé d’une maison-hôtel confortable avec ses 5 chambres et ses trois salles de bain… Plus modeste, le micro hôtel Everland avec sa chambre unique, conçue et réalisée par le duo d'artistes Sabina Lang et Daniel Baumann, a été posé sur le Palais de Tokyo il y a quelques années. De son côté, la société belge Dinner in the sky a systématisé le concept de restauration en apesanteur : avec sa grue, elle transporte partout dans le monde, une vingtaine de convives pour un dîner, un anniversaire, un mariage, etc. A 50 mètres au dessus du sol, il ne faut pas craindre de perdre pieds (car ils sont dans le vide) en avalant des œufs meurette sanglé à un fauteuil façon manège à sensations.
Dans un monde qui perd pied, ne plus avoir d’appui sur le plancher des vaches est la manière la plus simple de s’évader en touchant les nuages, les architectes s’y attèlent et jouent à chat perché en tutoyant l’atmosphère…
Images : © Hôtel Daniel Vienna, House in the Cloud, Hôtel Everland/Lang Baumann, Dinner in the Sky