Lycée à énergie positive
«Vaisseau amiral» du nouveau quartier béglais de Terres Sud qui sera desservi par le tram début 2015, il est surtout le premier lycée de France à énergie positive. De sa conception à sa réalisation, tout à été pensé pour le rendre autonome en énergie, capable même de produire plus qu’il ne consomme :
conception bioclimatique (orientation, isolation), équipements techniques performants parfois innovants (comme des techniques de puits de lumière qui remplacent les éclairages de certaines salles), recours aux énergies renouvelables (panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire et photovoltaïques pour l’électricité, récupération des eaux de pluies, chaudière bois pour le chauffage... ). Pour le maire écologiste de Bègles Noël Mamère, la construction sur son territoire de cet établissement modèle est évidement motif à grande satisfaction. «Quand écologie et éducation s’associent, cela ne peut être que bénéfique pour les générations qui viennent. Ici les élèves vont s’habituer à promouvoir une société de sobriété écologique».
Peut-être plus fier encore, le président de la région Aquitaine Alain Rousset a profité de la cérémonie d’inauguration hier pour faire passer quelques messages. D’abord en faveur de la décentralisation. La région souhaite se voir confier la question de l’orientation des jeunes. «La région ne peut pas être uniquement le bâtisseur des lycées», estime-t-il. C’est en effet le conseil régional qui a la charge de construire et entretenir les lycées. Ce dernier-né, 154e lycée public aquitain, est donc son oeuvre. Il a coûté 60 millions d’euros (plus 2M€ pour l’équipement). Il a su séduire son «public», puisqu’au lieu des six classes de seconde initialement prévues il a fallu en ouvrir 12 pour répondre à la demande. «Nous l’avons construit avec les PME de la région, sans faire appel aux grands groupes du BTP. Nous avons prouvé que nous savons réaliser un objet aussi complexe sans avoir besoin d'aller chercher ces quelques géants qui tuent les PME de nos territoires». C’est Vinci, Eiffage ou Bouygues que vise Alain Rousset, qui n’a pas manqué l’occasion d’exprimer une nouvelle fois tout le mal qu’il pense des PPP (partenariats public-privé).
Décidément lancé dans une diatribe anti grands groupes, Alain Rousset s’en est aussi pris à l’opérateur téléphonique défaillant qui n’a pas raccordé le nouveau lycée à temps (SFR). «Chaque fois qu’on travaille avec un grand groupe on a des problèmes !» Car Vaclav Havel a beau être en avance sur son temps, hier matin il n’avait toujours pas le téléphone ! •
Sophie Lemaire (texte et photos)