Magazine

Pourquoi les Français ont besoin de rire.

Publié le 11 mars 2008 par Elronchon

Un article du Figaro [3] a retenu mon attention cette semaine. Dans cet article, les journalistes [4] osent répondre à une question existentielle : Pourquoi les Français ont besoin de rire

Aucun point d'interrogation ne ponctue la sentence, tant les journalistes pensent avoir pleinement répondu aux questionnements de leurs lecteurs. Et c'est là que j'interviens.

« La critique est aisée mais l'art est difficile. »

Il ne s'agit pas de faire de la critique gratuite, exercice préféré de tant de blogueurs, mais d'améliorer sensiblement l'exposé des faits.

Je me permet de copier l'article puisque dans quelques jours, il ne sera plus consultable gratuitement. Mes commentaires apparaissent sur fond rose.

Après les succès d'« Astérix » et « Enfin veuve », une autre comédie semble promise à un triomphe - « Bienvenue chez les Ch'tis » de Dany Boon -, tandis que les Français plébiscitent programmes radio loufoques, one-man-show comiques et blagues idiotes diffusées sur la toile. Décryptage d'un phénomène aux allures de thérapie sociale.

Rappelons que le film de Dany Boon a fait l'objet d'une immense promotion sur les chaînes de télévision, notamment avec un spécial Enfants de la télé, présenté par Arthur. Le film a d'ailleurs fait l'objet d'une préférence communautaire, avec la projection en avant-première, une semaine avant la sortie nationale, dans la région Nord-Pas-de-Calais. De quoi alimenter de manière certaine le buzz autour du film.

La cause semble entendue, les Français vont mal. Très mal. Une chape neurasthénique plombe l'énergie de notre jeunesse qui ne croit plus en son avenir. Jamais, depuis sa création en 1987, l'indicateur de l'Insee n'avait révélé un moral des ménages aussi bas. Sale époque que ce début de siècle anxiogène qui grisaille nos quotidiens et charbonne notre joie de vivre.

Si même Le Figaro le remarque, c'est que ça doit être vrai ! Rien de tel qu'un indice Insee pour corroborer le propos des journalistes. J'aurais tendance à penser que cela fait quinze ans que la France est entrée en récession. Mais profitons de cette crise pour redécouvrir le verbe "charbonner".

Pour résister à l'adversité, le rire s'impose comme un réflexe naturel, un exutoire nécessaire.

Disons plutôt que le rire ne coûte pas cher, moins qu'une thalasso en tout cas.

Nul besoin d'être prix Nobel de médecine pour analyser les effets bénéfiques (renforcement du système immunitaire et réduction du stress) que procurent à l'organisme quelques bouffées d'hilarité : les endomorphines cérébrales que libère l'action de nos zygomatiques agissent comme une arme anti-déprime particulièrement efficace.

Si c'est la science qui l'affirme...

Lorsque l'on rit, on est dans l'instant présent, on se vide la tête. A bas les migraines existentielles !

Mmmm, ces migraines existentielles ne seraient-elles pas un symptome typiquement bobo ? Les Français qui courent voir les spectacles comiques voudraient tout simplement échapper aux questions existentielles : pourquoi je suis là ? Qu'est-ce que la mort ? Qu'ai-je fait sur Terre ? Suis-je con ? Je crois qu'ils tentent surtout d'oublier les factures à payer. Mais je dois être trop matérialiste.

« Un clown est comme une aspirine, excepté qu'il agit deux fois plus vite », affirmait Groucho Marx. Leçon retenue : la société française a mal aux encoignures, mais elle se soigne.

rien de telle qu'une grande signature pour illustrer le propos. L'humour est donc le moyen de combler le trou de la Sécu.

Que la carte Vitale ne rembourse pas les séances de « rigolothérapie » ne nous empêche pas d'avoir accès aux soins innombrables de ces rebouteux de l'âme que sont devenus les comiques et les humoristes qualifiés.

Voilà le coeur de l'article, là où s'exerce le présupposé des journalistes, leur passe-passe logique : les comiques sont devenus des guérisseurs de l'âme. On aimerait savoir depuis quand ? Depuis trois semaines ? Depuis six ans et demi ? Est-ce que, lorsque nos ancêtres allaient aux cafés-conc', sur les bords de Marne, au début du XXe siècle, y allaient-ils pour se changer les idées ou pour consulter ces "rebouteux de l'âme" ?

Les plus connus ont pignon sur rue. Impossible, ces temps-ci, de manquer sur la devanture des cinémas et des théâtres les trombines de Kad Merad, Benoît Poelvoorde, Michèle Laroque, Francis Perrin ou Armelle. Les comédies ont la cote, les one-man-show affichent complet (plus de 200 chaque soir à Paris), les pièces de boulevard ont retrouvé une seconde jeunesse et jouent souvent les prolongations.

C'est parti, les journalistes balancent leur camelote. Bienvenue au pipeau-show ! Donnez-moi un seul moment où les comédies ont subi une décote de fréquentation, et je ferme ce blog. Les one-man-show n'affichent pas complet ! C'est totalement faux [5]. Certes, l'offre parisienne est énorme. On doit frôler effectivement les 200 spectacles humoristiques quotidiens, si on comptabilise toutes les petites salles et les dîners-spectacles. Mais seuls quelques spectacles, faisant l'objet d'une promotion intensive ou d'un excellent bouche-à-oreille, survivent. Le premier budget que les Français sacrifient en période de récession est celui de la culture. Tout simplement ! Les journalistes oublient qu'il existe des sites internet [6] qui offrent des places de spectacles. Si les Français avaient autant les moyens d'aller rire, ces sites n'auraient pas lieu d'être.

Grâce à Yasmina Reza et à sa pièce grinçante, Le Dieu du carnage, Isabelle Huppert elle-même a rejoint les rangs de ceux qui résistent à l'hégémonie du sérieux. C'est dire.

Si Isabelle Huppert sombre dans la comédie, c'est une preuve irréfutable !

Qu'il s'agisse d'aller voir l'excellent film de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch'tis, (déjà plus de 500 000 spectateurs en une semaine dans la Région Nord-Pas-de-Calais), d'applaudir à la Nouvelle Eve l'infatigable Dindon de Feydeau ou de saluer le talent des inoxydables chansonniers du Théâtre des Deux-Anes, toutes les occasions sont bonnes pour remonter la pente et relever une moyenne nationale qui ne nous attribue plus qu'une minute de rire par jour contre dix en 1939.

Des chiffres, encore des chiffres ! Mais aucune source... J'aimerai bien connaître l'institut de sondage qui a mené une telle enquête d'opinion en 1939. La collecte des données a-t-elle eu lieu en mars ou en décembre 1939 ?

Y avait-il davantage de raisons de se réjouir à l'orée de la Seconde Guerre mondiale ? Sûrement pas.

Encore un tour de passe-passe journalistique. Les journalistes révisent l'histoire du haut de leur canapé. Elles oublient que la France ne prévoyait pas cette guerre. Rappelons que les salles de spectacles n'ont pas fermé pendant la guerre.

Mais notre société moderne a généré d'autres formes d'oppression : stress, dépression, conformisme. Animée par la sacro-sainte « positive attitude », notre quête permanente du bien-être nous invite à multiplier autant que possible les petits plaisirs, les moments rares où l'oubli soulage les pesanteurs de la vie.

Les journalistes sont-elles pigistes à Elle ? Ma "positive attitude" me dicte d'arrêter de commenter cet article bâclé.

« Historiquement, l'humour a toujours créé des espaces de liberté. Il perce la faille dans le couvercle du concensus étouffant », confirme Jean-Michel Ribes, qui a fondé l'université du rire au théâtre du Rond-Point. C'est en effet pour oublier que l'on rejoint volontiers les paradis artificiels et éphémères de la gaudriole... quitte à manquer parfois de discernement.

Là, les journalistes font l'apologie de la drogue pour excuser leur propre "manque de discernement".

Voyez le septième art ! La qualité fait parfois défaut, mais les chiffres sont là : le décevant Astérix aux Jeux olympiques du duo Langmann-Forestier file vers les 7 millions d'entrées et plus de 2 millions de spectateurs ont vu le médiocre Enfin veuve, d'Isabelle Mergault.

Qu'en termes choisis, tout cela est joliment dit. Je résume avec des mots plus crus : les Français sont tellement à bout qu'ils payent pour aller voir de la merde !

La présence judicieuse de professionnels du rire - l'ex-bronzé Michel Blanc, dans Je vous trouve très beau, l'ex-acolyte de Pierre Palmade, Michèle Laroque, dans son second film -, semble porter bonheur à l'actrice réalisatrice qui, par ailleurs, amuse la galerie parisienne actuellement au Théâtre des Variétés dans la pièce Croque-Monsieur, naguère immortalisée par Jacqueline Maillan. Evidence : les mauvaises critiques ne refroidissent pas les ardeurs d'un public en mal de légèreté, dont la priorité est bien souvent d'aller voir un film simplement pour se changer les idées.

Traduction : décidemment, les Français sont trop cons. Ils n'écoutent même plus nos avis éclairés.

Face au désenchantement, à la résignation, à la mélancolie ambiante, la France du ras-le-bol traque le rire partout où il se trouve. Au bureau, on s'envoie les dernières blagues du web et les adresses de sites humoristiques. Les internautes se ruent sur Dailymotion qui diffuse des clips et des vidéos drolatiques.

Là, on reconnaît la patte du Figaro : expliquer aux riches les nouvelles habitudes des pauvres.

C'est également sur le web que les « Têtes à claques », marionnettes québécoises à l'humour potache, ont commencé leur carrière avant de débouler sur Canal+.

Les journalistes font un joli raccourci-clavier. Elles évitent l'obsédante question : pourquoi les gens vont-ils sur internet pour se divertir ? La réponse est simple : les programmes comiques ont déserté l'espace télévisuel. L'ère du politiquement correct a frappé. La télévision ne propose plus que des best-off des moments drôles, du temps où l'impertinence avait sa place à la télévision. Seule l'internet offre un espace de créativité préservé (en partie) de la censure. Si les "Têtes à claques" débarquent sur Canal+ ou dans la publicité SFR, c'est grâce à leur excellente audience acquise sur le web. Si le créateur avait envoyé sa création directement aux chaînes télé, sans passer par le média internet, il y a fort à parier que ce programme serait tombé aux oubliettes. Car les télévisions ne prennent plus de risque inconsidéré.

Pour quelques euros, une BD de Florence Cestac, un numéro de Fluide glacial ou un dessin de Voutch, qui hisse avec Plantu la caricature à la dignité des beaux-arts, procurent l'effet heureux et quasi immédiat d'un Prozac.

grâce à Clara Géliot et Laurence Haloche, les auteurs de cet article, les Beaux-Arts n'ont plus aucune dignité !

Si l'on peut regretter qu'il n'y ait plus aujourd'hui de comiques majeurs de la trempe des Devos, Desproges ou Coluche, on peut au moins se satisfaire d'avoir, dans les médias, en littérature et sur scène, une pépinière d'amuseurs publics plutôt doués et extrêmement différents.

Un essorage de neurones avec empilage de clichés. Du fait que nos deux journalistes ne connaissent pas de nouveaux comiques, elles se croient obligées de faire référence aux indétrônables. Desproges et Coluche ont disparu depuis vingt ans. Quant à Devos, il était déjà sanctifié de son vivant. Tant pis pour les autres. C'est Guy Bedos qui doit faire grise mine !

Le choix est vaste, les styles nombreux.

J'aime beaucoup cette phrase.

Comme la mode, le rire évolue, il se met au goût du jour.

Ah, oui ? Expliquez-moi ça ?

Hier, les comiques brocardaient la télévision, les célébrités, le couple ;

Et aujourd'hui, les comiques brocardent toujours la télévision et ses célébrités (cf. Stéphane Guillon, Guy Carlier, Laurent Rucquier), et les sketches sur le couple pullulent dans les cafés-théâtres.

aujourd'hui, la satire politique revient en force : sur Europe 1, la « Revue de presque » de Nicolas Canteloup est à se pâmer.

Faux ! Cela fait vingt ans (au moins) que la radio exploite le filon > L'oreille en coin, Coluche, Laurent Ruquier, Laurent Gerra, et Jean Roucas !

A société d'abondance, rire de circonstance.

Moi, je ne ris pas. Je consomme du rire. Nuance !

Protéiforme, le rire est devenu un produit de consommation courant. Les radios restent d'excellentes prescriptrices en matière de divertissement. Sur France Inter, l'émission « Le Fou du roi », de Stéphane Bern, attire quotidiennement depuis sept ans 2 millions d'auditeurs ; sur RTL, « Les Grosses Têtes » habilement cornaquées par maître Bouvard - un tiers de gauloiseries, un tiers de dérision, un tiers d'autodérision - fidélisent un large public, avec une progression de 17 % d'audience en 2007. Même chose pour la station Rire & Chansons qui, depuis 1989, séduit toutes les générations et devance France Culture.

C'est pas dur de doubler France Cul'. Vous avez déjà écouté ? C'est très très drôle...

De quoi inspirer un peu d'humour aux antennes les plus austères. Pendant tout le mois de février, Radio Classique a changé de partition en ouvrant ses studios aux ténors du rire, parmi lesquels Elie Semoun, dont les « Petites Annonces » ont longtemps fait les belles heures de Canal +. Conscientes du besoin qu'ont les Français de se divertir, les directions des chaînes de télé recyclent (parfois jusqu'à l'usure) vidéogags et bêtisiers et programment volontiers comédies cultes ou plus récentes (plus de 10 millions de téléspectateurs pour le téléfilm Ali Baba avec Gérard Jugnot, sur TF1 ; 8 millions pour la pièce Fugueuses avec Muriel Robin et Line Renaud, sur France 2). Sur le petit écran, les vanneurs du PAF sont en libre service. Entrée, avec les meilleurs moments de Florence Foresti ; plat de résistance avec Anne Roumanoff, qui assure le quart d'heure de persiflage chez Drucker, ou avec Stéphane Guillon, qui joue les sales gosses dans « 20 h 10 pétantes » ;

Là, les journalistes ont oublié de mettre à jour leur fiche. 20h10 pétantes a disparu depuis deux ans, pour laisser place au Grand Journal de Denisot. Cet "humoriste" officie désormais chez Ardisson (Salut les terriens, Canal+, le samedi)

dessert avec Jean-Luc Lemoine, qui épingle ses têtes de Turcs de la semaine dans « On n'est pas couché », avant, peut-être, le lancement prochain d'une émission impertinente en deuxième partie de soirée coprésentée par Faustine Bollaert.

Une chronique, un spectacle, un DVD... tel est le nouveau CV des comiques médiatiques.

Rien de nouveau sous le soleil.

Pourquoi nous font-ils rire ? Pour l'humoriste Fellag, « il faut avoir une connaissance intime de la société. Connaître ses lignes de fracture, les tensions qui la traversent, les noeuds autour desquels elle se cristallise. » Nous avons beau être formidables, nous restons tous les esclaves de ces petits et grands travers que les classiques appelaient autrefois « les passions ». Depuis le XVIIe siècle, rien n'a fondamentalement changé de nos humeurs ou de nos faiblesses. Un bon comique sait s'en emparer pour s'en moquer et les rendre dérisoires. « Le rire est souvent un moyen de convertir une peur, une angoisse, en quelque chose de moins lourd, explique le philosophe Olivier Mongin, dans son livre De quoi rions-nous ? , notre société et ses comiques (Hachette). La nature du rire est double : il oscille entre bien et mal, naissance et mort. Les grands artistes sont ceux qui sont toujours au seuil, à la limite, à la frontière. »

Pourquoi les journalistes citent Fellag puis Olivier Mongin, soudain affublé de l'étiquette de philosophe ? Tout simplement parce qu'ils ont déjà discuté sur le rire pour le magazine Philomag.

Gad Elmaleh affiche complet.

Il est bien le seul.

Tout ou presque peut être dit, mais l'exercice ne supporte pas la médiocrité. Sniper du rire, Patrick Timsit a chèrement payé son audace en tirant à boulets rouges, en 1998, sur les trisomiques. Le procès que lui a intenté une association n'a pourtant pas muselé cet esprit frondeur.

Rappelons les faits : dans un de ses spectacles, Timsit incarnait un personnage très antipatique, qui lâchait cette blague de mauvais goût mais franchement drôle : « vous connaissez la différence entre un trisomique est une crevette ? Aucune, tout est bon sauf la tête. » Un père de trisomique, découvrant le sketch lors d'une diffusion télévisuelle, porta plainte contre l'artiste et eût gain de cause.

Dans son nouveau « One man stand-up show », il ne s'interdit rien. Pendant près de deux heures, le comédien se met dans la peau du misogyne, du raciste, du « con fini ». Ecrits par Bruno Gaccio et Jean-François Halin, ses sketchs mélangent cynisme et tendresse, provocation et autodérision. La salle applaudit à tout rompre. C'est d'ailleurs le même public qui ovationne Gad Elmaleh. A l'Audimat du rire, c'est lui qui décroche l'or, loin devant ses acolytes. Son spectacle Papa est en haut a rempli l'Olympia (120 000 billets vendus) pendant sept semaines. Le Zénith et le Palais des Sports affichent déjà complet pour cet automne. Sur le site de la star, qui a vendu 1,4 million de DVD l'an dernier, les places s'arrachent aux enchères jusqu'à 125 euros le fauteuil d'orchestre. Et nombreux sont les fans à attendre son film Coco, dont le tournage doit débuter en juin. Devos affirmait que « pour être quelqu'un, il faut être tous ensemble ». Comme Chaplin ou Coluche, Gad Elmaleh sait provoquer un rire communicatif qui rassemble et fédère. D'un personnage à l'autre, il devient clown, poète, parvenant à faire entendre la voix des sans-voix.

De fait, contrairement à la télévision, les one-man-show réussissent à créer des communautés solidaires. Pas de rire sans partage, sans émotions contagieuses. Il suffit, pour s'en convaincre d'assister aux joutes oratoires auxquelles se livrent tous les quinze jours, dans une salle de concert parisienne, les équipes de la Ligue d'improvisation ou de se rendre aux Festivals d'humour, à Saint-Gervais (10 au 16 mars) ou à Paris (27 mars au 4 avril). Le rire est une arme de persuasion massive dont il faut, affirment les spécialistes, savoir user au moins un quart d'heure par jour pour vivre mieux et plus longtemps. Au moment où des neurologues américains seraient en mesure d'activer, par une impulsion électrique dans le cortex cérébral, le « point G » du rire, il est devenu urgent de sauver le « fou rire bio » 100 % naturel. Célébrons l'ironie, la farce, le burlesque qui, comme le résume Gérard Jugnot, ont l'efficacité des essuie-glaces : ils permettent de continuer d'avancer, même s'ils n'empêchent pas... la pluie de tomber.

J'en peux plus !


Retour à La Une de Logo Paperblog