C’est ainsi que notre monde virtuel est « divisé » : il y a les acteurs importants –les célébrités, les journaux, les chaînes et les artistes populaires–, et ensuite, nous, les autres. Les 99% de la population, qui ne détient aucun pouvoir dans ce monde de l’information.
C’est pourquoi les entreprises font beaucoup d’attention à leurs « statuts » virtuels ; il les faut des abonnés, des « j’aime », des retweets. Sans un nombre considérable de personnes qui les plébiscitent, ces entreprises passent pour de clowns, des boîtes qui n’ont rien compris à la « nouvelle génération » et à leur grammaire (« G T kif »), et expressions.
Néanmoins, s’il y a quelque chose que la vieille économie nous apprend, c’est que, lorsqu’il y a une demande suffisante pour un produit, il y aura un producteur tôt ou tard. Et, si cette économie est basée sur les « j’aime » de Facebook, il y a certainement de « consultants » prêts à aider une entreprise dont le Conseil d’Administration est composé de séniors qui ne savent même pas composer un message texto SMS.
Dans ce cadre, il est bien évidemment plus facile de créer ces « j’aime » à partir de rien, que d’apprendre aux chargés de la communication de l’entreprise comment devenir relevants sur les réseaux sociaux. Car ce n’est pas facile de se transformer en acteur principal du dialogue virtuel. Il faut du temps, de la patience, faire la cour aux utilisateurs déjà bien placés pour qu’ils vous recommandent…
C’est beaucoup plus facile d’acheter des « j’aime ».
Pareil aux forgerons prêts à imprimer des billets à partir de rien, ils existent une pléthore de « conseillers » de relations en réseaux sociaux qui peuvent vous procurer de dizaine de millions d’abonnés du jour au lendemain.
Ils s’y prennent pas deux moyens : soit la création de faux comptes sur les réseaux sociaux, soit l’utilisation de logiciels (bots) qui cliquent sur le bouton « j’aime » des pages. Dans les deux cas, il s’agit de fabrications, de profils qui violent les règles de chez Facebook.
Ainsi, le géant des réseaux sociaux a annoncé qu’elle allait commencer à lutter contre cette pratique. Car Facebook dépend de la publicité, et cette publicité est basée sur le principe qu’il y a des gens en chair et en os de l’autre côté de l’écran qui sont sensibles aux annonces. Cela ne sert à rien de payer pour passer des annonces sur un site gouverné par les bots et les faux profils.
Facebook estime que, en moyenne, seulement un pour cent des abonnés aux pages d’entreprises seront effacés. Mais c’est encore trop tôt pour se prononcer à ce sujet. Néanmoins, c’est frappant de voir jusqu’où les entreprises sont prêtes à payer pour avoir un bon statut sur la toile.