Fausse alerte aux faux billets à Tours

Publié le 03 septembre 2012 par Kamizole

Tout ça pour une affaire de signatures ! Panique générale dans une grande surface implantée au Nord de Tours : des faux billets circuleraient massivement et les caissières avaient reçu pour consigne de refuser ces billets douteux. Petite ironie de l’Histoire : cela se passa dans le quartier de… l’Europe ! Emettrice comme chacun sait depuis 2002 des billets en euros.

Or, selon ce que je lis sur un article de Caroline Davos Les faux billets étaient... des vrais ! (Nouvelle République 31 août 2012). Les clients protestaient d’autant plus qu’ils affirmaient les avoir retirés d’un distributeur automatique de billets (DAB) et selon les responsables des établissements bancaires tourangeaux « les billets qui les alimentent proviennent directement de la Banque de France ».

Les caissières n’en démordaient pas « Ce sont des billets de 5, 10, 20... Et jusqu’à 100 € J'en ai encore refusé un ce matin. Ces billets portent une signature qui n'est pas la bonne ». Il aura fallu un appel à la Banque de France d’Indre-et-Loire pour mettre fin à cette hystérie : son directeur, Laurent Mary expliqua que « la signature n’est pas un code de sécurité pour une raison simple : c’est la signature du président de la banque centrale européenne et que celui-ci est amené à changer ».

C’est d’autant plus vrai que l’on voit les premiers billets signés par le nouveau président de la BCE, Mario Draghi, lors même que circulent encore (sûrement pour longtemps) des billets portant la signature de Jean-Claude Trichet voire de Wim Duisenberg qui en fut le premier président.

Même si perso, je ne prête plus depuis belle heurette aucune attention aux petites coupures en euros, je trouve cela formida-blement curieux. Première chose, j’avais cru comprendre que les grandes surfaces et d’autres commerçants étaient équipés en détec-teurs de faux billets. Seconde chose, les dirigeants de cette grande surface ne me semblent pas vraiment « professionnels » en ayant donné de telles consignes au personnel des caisses (et sans doute également à la caisse centrale). Ils sont responsables de leur formation et à ce titre devraient leur apprendre exactement les critères de reconnaissance d’un billet falsifié.

Certes, l’on sait bien que « l’industrie » et le trafic des faux billets libellés en euros - malgré les sécurités dites pourtant « infalsifia-bles » - prospèrent. D’abord parce que les faussaires utilisent toutes les ressources de l’informatique et des scanners, etc. Ensuite parce que la diffusion des faux billets est souvent le fait de véritables filières appartenant à des réseaux criminels organisés, sévissant non seulement en France mais également dans l’ensemble des pays de la zone euro.

Pour preuve, le récent Démantèlement d'une fabrique de faux billets en Seine-et-Marne: «Son but premier était d'émettre un maximum de billets» (20 minutes 14 juin 2012). Un ancien imprimeur avait caché sa coupable industrie dans un véritable bunker construit dans la grange d’un corps de ferme pour autant qu’il m’en souvienne. Il avait commencé à émettre des faux billets en 2007 et une longue et patiente enquête des services de l'Office central pour la répression du faux-monnayage à la direction centrale de la police judiciaire leur permit de parvenir à concentrer les recherches sur lui. Corinne Bertoux, directrice de l’OCRFM estime à environ 350.000 le nombre de billets qu’il aurait émis et fait circuler Europe pour un total de plus de 9 millions d’euros.

Petite anecdote pour terminer. Je ne sais si elle est véridique, je l’ai lue il y a fort longtemps. C’est l’histoire d’un faux-monnayeur qui avait réalisé un billet de 1 dollar absolument parfait. A un petit détail près : dolar avec un seul "L"… quand je vous dis que l'orthographe n'est pas la "science des ânes" !