Après Shameless (US) il y a quelques mois, je reviens aujourd’hui sur une autre série américaine. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de The Newsroom, une série créée par Aaron Sorkin (le scénariste de The Social Network) et dont la première saison vient tout juste de se terminer sur la chaîne HBO. Concrètement, la série s’intéresse à Will McAvoy (Jeff Daniels), un présentateur vedette de la chaîne ACN, qui se voit attribuer une nouvelle productrice en la personne de Mackenzie MacHale (Emily Mortimer), ainsi qu’une toute nouvelle équipe. Ensemble, ils vont devoir chaque jour tenter de livrer une émission d’information de qualité tout en gérant les impératifs commerciaux de la chaîne. Dans les autres rôles principaux, on peut notamment citer Alison Pill (Maggie Jordan), John Gallagher Jr. (Jim Harper), Thomas Sadoski (Don Keefer), Dev Patel (Neal Sampat), Olivia Munn (Sloan Sabbith) ou encore Sam Waterston (Charlie Skinner).
Pour être tout à fait franc, je dois dire qu’au départ, j’ai commencé à regarder cette série uniquement car elle était créée par Aaron Sorkin. En effet, l’univers dont elle parlait ne m’attirait pas forcément et je ne connaissais pas particulièrement les acteurs si ce n’est Jeff Daniels que j’avais déjà eu l’occasion de voir dans quelques réalisations et Dev Patel qui était le héros du célèbre film oscarisé Slumdog Millionaire. Et honnêtement, après seulement 10 minutes du pilote (soit en fait l’introduction), j’étais déjà totalement conquis. Et cela en grande partie grâce à l’immense qualité des dialogues qui portent vraiment la patte de Sorkin. Effectivement, le débit est excessivement rapide, les répliques fusent de partout et les touches humoristiques sont nombreuses. Cependant, ne vous méprenez pas, malgré un humour très présent lors des différentes altercations entre les personnages, la série se veut extrêmement sérieuse et s’appuie d’ailleurs sur des faits réels (fuite BP, capture Ben Laden…) pour agrémenter les émissions de l’équipe de journalistes. Ce qui est plutôt judicieux car cela a tendance à renforcer l’impact des séquences de par le caractère réel, et souvent tragique, des éléments relatés. En outre, la série traite également beaucoup de politique américaine et peut, à ce titre, dérouter les spectateurs n’y connaissant absolument rien. Néanmoins, cela ne doit pas constituer un frein à la découverte de la série car le traitement reste au final très accessible pour tout un chacun.
Mais au-delà des dialogues, et même du scénario en général, l’immense atout de la série réside selon moi dans ses personnages qui sont absolument tous intéressants. Chose qui est plutôt rare dans les séries proposant beaucoup de protagonistes comme c’est le cas dans The Newsroom. En effet, d’habitude il y a toujours des personnages secondaires un peu inutiles et ennuyeux à la longue. Alors qu’ici, tous les personnages sont développés et ont de l’intérêt dans l’histoire. Bien sûr, le personnage central reste Will McAvoy mais les autres prennent rapidement de l’importance autour de lui. Qui plus est, l’ensemble des acteurs et actrices sont vraiment très bons. Je ne vais pas décrire leur performance dans le détail mais sincèrement, aucun ne m’a fait une mauvaise impression. Ils sont tous impliqués et véhiculent merveilleusement les émotions souhaitées. D’ailleurs, l’émotion est l’un des nombreux points forts de la série. Habituellement, il me faut plusieurs épisodes, voire plusieurs saisons, pour commencer à être ému par une série alors qu’ici, c’était le cas après seulement un épisode. Et je pense que l’on doit cette émotion à la qualité du script évidemment mais surtout à la magnifique prestation des acteurs. Enfin, je terminerai en signalant la grande justesse des morceaux musicaux choisis dans les différents épisodes. J’ai trouvé qu’ils renforçaient considérablement l’impact émotionnel des séquences et en ce qui me concerne, j’adore cela.
En définitive, The Newsroom est donc une série particulièrement intelligente qui fait assurément partie des meilleurs du moment. Les acteurs sont totalement investis, les dialogues sont absolument savoureux et l’émotion est superbement distillée. Bref, une série à voir au plus vite, je la recommande vivement.
PS: Pour le plaisir, je vous laisse découvrir le générique d’ouverture de la série que je trouve sublime. La musique est signée Thomas Newman.