L’irruption du numérique permet à un nombre beaucoup plus important d’individus, non seulement d’avoir accès à la musique gratuitement, mais aussi de se faire créateurs, en dehors des circuits professionnels. Dans « Free, entrons dans l’économie du gratuit », Chris Anderson, montre à travers un passage sur l’industrie de la culture en Chine et au Brésil, Il démontre aussi et surtout, qu’il n’est plus possible de vendre de la culture sur internet, tout ce qui est dématérialisable a sa valeur qui tend vers le zéro.
Il serait naïf ou hypocrite de penser qu’à l’ère du numérique, l’argent ne soit pas déterminant. La gratuité n’est pas tant le problème, la télévision a toujours été gratuite, les nouveaux problèmes qui en résultent le sont à cause à cause notamment de l’effondrement des revenus de la publicité, plus de médias, plus de concurrence donc perte de valeur…Le revenu unitaire de la publicité a baissé à cause d’internet : 1000 sites qui gagnent 1€ ne peuvent investir dans la création autant qu’un site qui gagne 100€. D’où l’impasse d’aujourd’hui.
L’ensemble du monde artistique a pris conscience que nous sommes entrés dans une économie de l’attention, même s’ils ont toujours beaucoup de mal à l’accepter, ce que l’on peut tout à fait le comprendre. Il est difficile d’accepter que le travail parfois de plusieurs années puisse être réduit à une valeur économique proche de zéro parce que la numérisation et le téléchargement permettent d’y accéder gratuitement sans complexité.
Mais l’erreur serait de s’obstiner à reproduire les modèles économiques d’hier ou un produit avait une valeur et le consommateur devait l’acheter au prix du marché. Beaucoup d’entreprises se sont obstinées à reproduire ce modèle lorsqu’elles sont arrivées sur Internet, et bons nombres d’entre elles ont échoué car la logique n’est plus la même, vous devez accepter d’ « offrir » pour vendre. On perdrait moins de temps à essayer de comprendre la nouvelle façon de penser l’économie que d’essayer de reproduire les modèles d’antan car il est clair que nous entrons dans un siècle « numérique ».