Histoire : Une maison où des vieillards devenus impuissants (des «vieillards de tout repos» !), passent une nuit paisible auprès d’une belle, endormie artificiellement à l’aide de drogues.
En substance des vieillards aimant caresser des jeunes filles droguées qui roupillent. Un fantasme surement de Japonais en mal de je ne sais quelle expérience. En même temps la culture Japonaise et notre culture occidentale ne sont pas toujours compatibles.
Ce que j’ai aimé
Ces belles endormies deviennent pour ce vieil Eguchi prétexte au souvenir.
Une réflexion sur le temps qui passe et le bilan de cette vie qui s’en va.
Les passages poétiques, le descriptif des paysages floraux, le charme du dépaysement et de l’exotisme. L’affection pour les femmes qu’il a aimé, ses filles. Les corps des belles endormies joliment décrits, avec pudeur et sensibilité et une réelle forme de respect. Il n’y a pas de passages violents, rien de vulgaire à proprement dit.
Ce que j’ai détesté : des vieillards qui se divertissent ainsi est infect ! Le fait de se retrouver à dormir avec des filles endormies, totalement vulnérables, la femme objet dans toute sa splendeur est pour ma part choquante. Sachant que dans le livre il est évoqué par deux fois des filles mineures. Pour cela je trouve ce livre répugnant.
En conclusion : A lire pour la plume de l’auteur, le style que j’ai beaucoup apprécié. Un roman qui reste louable. Mais, honnêtement, on a l’impression de lire les tribulations d’un vieux pervers philosophe.
Mais un grand Mais A découvrir en tant que chef d’œuvre de cet auteur prix Nobel de littérature en 1968. Mais aussi un roman prémonitoire qui annonce sans ambigüité le suicide de l’auteur qui ne voulait pas supporter la vieillesse, les outrages de l’âge et la déchéance. Et qui aurait pu, comme le vieil Eguchi, rêver de mourir près d’une fille qui dort d’un sommeil de mort.