Aujourd'hui dans ma tête, il y a...
... un livre au titre étrange que j’ai lu dernièrement : Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré de Paulo Coelho. Il est plein de belles citations que j’aurais aimé vous partager. Mais il y a un passage qui m’a particulièrement marqué et qui de mon point de vue stigmatise nos habitudes. Je vous le partage. Prenez la peine de le lire (jusqu’au bout) et prenez conscience des choses sans importance auxquelles nous accordons bien trop d’importance.
- Casser un verre ?
Oui, casser un verre. Un geste simple, en apparence, mais qui implique des frayeurs que nous n’arriverons jamais à comprendre. Qu’y a-t-il de mal à casser un verre ordinaire – alors que nous l’avons tous fait sans le vouloir une fois ou l’autre ?
« Casser un verre ? a-t-il répété. Pour quelle raison ?
- Je pourrais bien donner quelques explications. Mais en fait, c’est seulement pour le casser.
- A ta place ?
- Bien sûr que non »
Il regardait ce verre au bord de la table – préoccupé par l’éventualité de sa chute.
« C’est un rite de passage (…) C’est l’interdit. On ne casse pas les verres exprès. Quand nous entrons dans un restaurant, ou chez nous, nous faisons attention à ne pas laisser les verres au bord de la table. Notre univers exige que nous prenions garde à ne pas laisser les verres tomber et se briser. Et cependant, ai-je encore pensé, s’il nous arrive d’en casser un involontairement, nous nous apercevons qu’après tout ce n’est pas si grave. Le garçon dit « ça ne fait rien », et je n’ai pas encore vu qu’un verre cassé soit mis sur l’addition. Casser des verres fait partie de l’existence, et nous ne faisons aucun tort à nous-mêmes, au restaurant, à notre prochain »
« Casse ce verre, ai-je pensé au fond de moi. Parce que c’est un geste symbolique. Essaie de comprendre que j’ai cassé en moi des choses bien plus importantes qu’un verre, et que j’en suis heureuse. Considère ton propre combat intérieur et casse ce verre. Parce que nos parents nous ont appris à prendre soin des verres, et des corps. Ils nous ont appris que les passions d’enfance sont du domaine de l’impossible, (…), et que personne ne part en voyage sans savoir où il va. Casse ce verre, je t’en prie, et libère-nous de tous ces maudits préjugés, de cette manie qu’on a de tout expliquer et de ne faire que ce qu’approuvent les autres. »
« Casse ce verre » ai-je demandé une fois de plus
(…) D’un mouvement sec, il l’a poussé et fait tomber par terre.
Le bruit a attiré l’attention de tout le monde. Au lieu de s’excuser, il m’a regardé en souriant - et j’ai souri en retour.
« Ce n’est rien ! » a crié le garçon qui servait les clients.
Ce que je retiens ?
C’est que nous avons cassé bien plus que des verres. Et que nos chaînes sont imposées par le regard des autres. Alors pour ce mois qui débute, faisons ensemble le pari de redéfinir notre routine. De questionner nos systèmes de pensées et savoir si ce que nous pensons interdit est vraiment interdit. Faisons attention aux détails. Faisons attention à ces choses que l’on répète instinctivement et redonnons-leur un sens. Brisons notre routine. Cassons le verre.