« Il y a six ans, vous n’auriez probablement pas rejoint Facebook (si tant est que vous sachiez ce que c’était). Idem pour Twitter. Aujourd’hui, si vous lisez ce livre, c’est que vous utilisez sans doute au moins l’un des deux. Ces deux plates-formes ont franchi le «cap critique», pour reprendre le terme de Malcom Gladwell.
Vous souvenez-vous de l’époque où tout le monde prédisait que MySpace allait mener le monde ? De nos jours, son nombre d’utilisateurs fait peine à voir. MySpace n’a pas franchi le cap critique. Le site a implosé. Les choses changent. Rapidement. Sans qu’on s’y attende. On a du mal à y croire.
Google+ sera-t-il un Facebook ou un MySpace ? Mon pronostic est que Google+ franchira non seulement le cap critique, mais dépassera Facebook et Twitter. Ceci dit, la première fois que j’ai partagé un post sur Google+, personne n’a répondu ou commenté. Même chose pour mon deuxième post.
Quelques jours plus tard, j’ai ajouté à mes cercles deux douzaines de personnes (c’est l’équivalent d’« ajouter » un ami, de cliquer sur « J’aime » sur Facebook et de « suivre » sur Twitter), et j’ai eu une poignée de commentaires à mon post. Mais Google+ était une ville fantôme comparé à Facebook ou Twitter. Pourquoi mon copain Robert Scoble s’extasiait-il sur les merveilles de Google+ ? J’étais perplexe. Est-ce que je passais à côté de quelque chose ?
Puis j’ai compris que seuls les gens que j’avais « encerclés » pouvaient lire mes posts. Lorsque j’ai commencé à partager en public, j’ai reçu des douzaines de commentaires, et les bonnes choses ont déferlé. Les commentaires sur Google+ arrivaient plus rapidement, étaient plus soignés, plus denses que sur Facebook ou Twitter.
Les nuages se sont dissipés, et Google+ m’a enchanté. J’ai réduit mon activité sur Facebook et Twitter, et Google+ est devenu mon système d’exploitation social. Toutefois, beaucoup, notamment les pontifes, ne partageaient pas ma passion pour Google+ – et ne la partagent toujours pas. Après avoir rédigé dans un premier temps des commentaires positifs, nombre d’entre eux ont prédit l’échec de Google+.
Chez moi, j’ai essayé de convertir ma femme et mes deux ados, mais la plate-forme ne les a pas accrochés : 1) ma femme n’a pas de temps à consacrer aux réseaux sociaux et 2) les amis de mes fils n’étaient pas sur Google+.
Mon expérience en tant qu’évangéliste d’Apple m’est revenue subitement : le Macintosh était un meilleur ordinateur, mais beaucoup de gens ne « pigeaient » pas. Aujourd’hui, Google+ est le meilleur réseau social, mais les gens ne le comprennent pas encore. (…)
Pour moi, Google+ est à Facebook et Twitter ce que Macintosh est à Windows : mieux, mais utilisé par moins de gens, et dont les experts prédisent l’échec. Amoureux de produits géniaux, cela me fend le cœur.
Je ne supporte pas que les gens ne se servent pas du meilleur outil. Parfois, ils ne savent tout simplement pas qu’il existe. Parfois, ils sont au courant de son existence, mais pas qu’il est mieux. Parfois, ils l’essayent, mais l’outil ne les accroche pas.
La dernière fois que j’ai consacré un ouvrage à un produit, c’était en 1987 (The Macintosh Way, extraits traduits récemment en français et publiés en e-book avec le titre suivant : Le Style Macintosh). Utilisateur de Google+ depuis quelques mois maintenant, j’ai éprouvé le besoin d’écrire de nouveau un livre centré sur un produit. Ce livre explique « le plus » de Google+ qui le rend aussi spécial que Macintosh.
Mon but est de vous aider à trouver dans Google+ le même plaisir et la même utilité que j’y trouve et de vous convaincre d’aider Google+ à franchir le cap. »
Traduction : Inès Michelini, Minna Movallali, sous la direction de Marylène Delbourg-Delphis.