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A propos du foot professionnel à Nice, cela va faire de nombreuses années que je défends la même position que ce soit dans mes programmes municipaux (2001 et 2007) ou au sein des assemblées locales.
Première remarque : la présence d’une équipe de foot professionnelle n’est pas une fatalité, même pour une grande ville. Strasbourg et Toulon, par exemple, ont décidé de s’en passer. Mais il ne me semble pas que ce soit la solution à retenir pour Nice. Le Gym, en effet, fait partie du patrimoine culturel de la ville et si le public régulier est quantitativement modeste, il peut se mobiliser pour les grandes occasions (souvenons-nous de la finale de la Coupe de la Ligue il y a quelques années…) Par ailleurs, les supporters sont particulièrement chaleureux et fidèles.
Si on retient l’option foot pro à Nice, deux solutions s’offrent aux décideurs.
- La première consiste à faire le choix de la continuité avec une équipe « patrimoniale » composée de vieux briscards et de jeunes talents recrutés avec un budget modeste réuni par des investisseurs locaux. Cette équipe est une équipe de milieu de tableau, obligée certaines saisons de se battre pour le maintien. Elle peut toutefois saisir des opportunités comme une victoire en Coupe de France et un parcours honorable en Ligue Europa. Ainsi, les spectateurs niçois auront toujours la chance de voir défiler le gotha du foot français dans un stade de la ville tout en s’enthousiasmant pour une équipe modeste mais fière de ses valeurs et de sa tradition.
- La deuxième solution est de type Chelsea/PSG/Monaco. On fait appel a un gros investisseur extérieur : cheik qatari, oligarque russe ou, à la limite, lunetier français. Là, on bâtit franchement une équipe de Ligue des Champions. Cette solution évidemment est purement commerciale et moins respectueuse de la tradition et de la culture locale. Mais le spectacle peut y trouver son compte.
La particularité de la situation actuelle du Gym est précisément l’absence de choix. La construction d’un grand stade surdimensionné avec un partenariat public-privé (toujours hasardeux !) et la signature du décrié contrat de « naming » avec la compagnie allemande Allianz procèdent clairement de la deuxième démarche. Ainsi, le futur nom du stade squizze sans état d’âme le nom de la cité.
Par contre, le maintien d’un actionnariat local aux moyens limités (le budget de cette année étant même en retrait par rapport à celui de l’an dernier) conduit à la première solution. Avec, cette année, la perspective d’une saison difficile, les recrutements n’ayant pas compensé les départs.
Dans ce contexte, l’arrivée de Claude Puel est un message difficile à décrypter. Voilà un entraîneur XXL (voir, sur ce blog, « Etpourtant Claude Puel était le n° 1 ») qui se retrouve avec un effectif de lutte pour le maintien.
Depuis la loi Pasqua, une municipalité n’a officiellement aucun pouvoir dans la vie et le fonctionnement d’un club. Dans la réalité, la mairie de Nice, cinquième ville de France, peut beaucoup, je l’avais dit à Jacques Peyrat en son temps. Mais encore faudrait-il qu’en accord avec les amoureux du foot et les contribuables de cette ville, une option nette et un projet précis soient affirmés par le Maire. Pour le moment, c’est loin d’être le cas.