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Sur cette immense plage de sable fin de Lincoln City à moitié effacée par la brume, nous pouvons enfin, vagues écumantes et surface métallisée, apercevoir l'Océan Pacifique. Ce n'est pas la première fois que nous nous retrouvons devant lui après avoir traversé le continent, mais la rencontre reste magique.
Face à l'Atlantique et, a fortiori, la Méditerranée, on imagine toujours l'autre rive. Pas avec le Pacifique. Lui, c'est l'infini. Il n'y a rien au-delà de sa surface imaginée que nos fantasmes et nos rêves.... Je reste ainsi un long moment fasciné par le spectacle, les jambes dans l'eau glaciale et l'esprit au-delà de l'horizon.
Sur la plage, malgré le crachin, de nombreuses familles de Natives de la région s'ébattent joyeusement avec cette gaieté innocente que l'on associe aux jeux balnéaires d'avant le bronzage obligatoire et la planche à voile (voir, sur le blog de Dominique, Les bouches de Kotor). Me voilà ramené à la réalité.
Mais comme c'était notre jour de chance, ce moment rare fut prolongé un peu plus tard quand, sur une route en corniche, nous pûmes apercevoir quelques baleines très rock and roll jouant frénétiquement avec les courants de l'océan gris.
Par contre, la journée fut moins grandiose pour le pauvre Gump. Lui qui pensait que courir à Salem n'était pas sorcier a connu bien des déboires dans la pourtant modeste capitale de l'Oregon. Quelques erreurs d'aiguillage en firent un coureur errant qui se retrouva deux heures plus tard avec plus de 18 kilomètres au compteur. Heureusement, le GPS DBM lui sauva la mise en le téléguidant depuis l'hôtel. Les héritiers d'Eugène Sue n'auront donc pas à écrire "le Gump errant"...
Forrest a retrouvé son chemin