Voilà, c’est la fin pour Buffy. Après 6 ans de bons et loyaux services contre les forces du mal, il était temps de partir la tête haute dans un dernier combat aussi épique qu’émouvant marquant ainsi la fin de l’une des séries, quoi qu’on en dise, les plus importantes de la télévision américaine du début des années 2000.
Heureusement, notre tueuse ne sera pas seule dans sa tâche. D’une part son entourage est toujours là, plus présent que jamais avec le retour d’une Willow qui a perdu confiance en elle après avoir découvert son côté sombre mais aussi Giles, le fidèle Xander, la toujours insupportable Dawn qu’on aime quand même et la démoniaque Anya qu’il faudra remettre dans le droit chemin.
Mais l’équipe va être garnie de renforts. Après tout, pour lutter contre les forces du mal, la tueuse aura bien besoin d’une armée. Et c’est donc une poignée de tueuses potentielles (comprenez les jeunes filles qui seront choisies si Buffy devait trépasser mais qui n’ont pas encore reçu les pouvoirs) que Buffy devra diriger et guider pendant une bonne partie de la saison tout en faisant la connaissance du nouveau proviseur du lycée qui vient d’être reconstruit sur la bouche de l’enfer. Sans oublier les retours de Spike et Faith … pour le meilleur et pour le pire.
Les thèmes abordés par la série ont été nombreux mais ont toujours rejoint le passage à l’âge adulte et l’acceptation des responsabilités. Cette fois, il sera question de pouvoir. Et en particulier du pouvoir des femmes. La série a toujours été féministe. Après tout, rien que le fait que ce soient des femmes qui aient les pouvoirs (une Tueuse, une sorcière, une clé, une ex-démon, …) tandis que les hommes restent de simples humains (Giles et Xander, Riley, le trio …) ou deviennent des démons (Angel, Spike, …) est une indication de l’esprit qu’a toujours eu la série, d’autant plus que la tueuse a régulièrement défié des figures masculines qui incarnaient l’autorité (le conseil des observateurs en premier lieu). Mais pour ce grand final, la dimension féministe de la série va prendre toute son ampleur.
Les aspects les plus représentatifs de ce thème arrivent en particulier vers la fin de la saison avec l’apparition du terrible prêtre Caleb (incarné par l’excellent Nathan Fillion), puissant serviteur de « the First» , misogyne à l’extrême (n’hésitant pas à qualifier chaque femme de trainée). Il fait alors enfin figure de menace physique que Buffy devra « castrer» pour repartir avec la dernière arme qui lui permettra de vaincre les troupes ennemies. On retrouve également cette lutte contre les aspects sombres de l’homme lorsque notre héroïne va découvrir les véritables origines de la tueuse : 3 prêtres africains qui n’ont pas hésité à martyriser une jeune fille pour en faire une combattante. Alors Buffy se rebellera contre cet ordre établi pour offrir, dans un final grandiose, le pouvoir de la tueuse à toutes les femmes pour les aider à se battre tous les jours.
Le message est fort et donné avec une véritable leçon de courage sans être une moralisation de la vie. Jamais ce thème n’avait été abordé avec une telle iconisation à la télévision, donnant alors à la série une dimension adulte et une profondeur encore plus inattendue.
Cette saison étant la dernière chaque personnage va finir par trouver sa place d’adulte. Et Buffy est la première qui va enfin trouver un but à sa vie. Car après 6 ans de lutte et 2 passages par le royaume des morts, notre tueuse préférée a bien le droit à un peu de repos. Mais avant cela, son objectif sera de mener ces jeunes femmes au combat, de les guider dans la vie, bref, de passer le relais pour enfin vivre sa vie, ce qu’elle fera à merveille malgré les épisodes de doutes.
D’un autre côté, on parle rarement de Xander. Et pour cause, c’est peut être celui qui a le moins évolué ou qui s’est le plus vite accompli. Mais après avoir déjoué à lui seul l’apocalypse de son amie d’enfance, il est plus que jamais le lien entre les différents membres du groupe, celui qui pourra rassembler. Et c’est dans un échange émouvant avec Dawn qu’il va alors comprendre sa raison d’être et son rôle dans toute cette aventure. Le sort qui lui réservera alors Caleb sera alors d’autant plus traumatisant.
Enfin, Spike évolue encore cette saison et fait son retour avec une âme. Ennemi mortel puis vampire inoffensif avant de devenir amoureux transi, il est sans doute l’un des personnages les plus complexes et étonnants de la série qui a toujours évolué pour développer une certaine humanité qui culminera enfin avec son sacrifice sauvant le monde sous le regard de Buffy qui le traite enfin comme son égal.
Cette saison, tout amènera donc à un double épisode final que Joss Whedon dosera à la perfection moments d’humour et d’émotion entre les personnages, n’oubliant jamais le cœur de la série et livrant des images aussi spectaculaires qu’émouvantes, aussi libératrices que nostalgiques. L’auteur ne choisit pas la facilité en faisant mourir une fois de plus son héroïne. Au contraire, il va enfin lui apporter le happy end tant attendu et si difficilement acquis. Ainsi, la série se conclue sur le visage d’une femme qui a le sentiment du devoir accompli et qui pourra enfin vivre. Fin parfaite, remplie d’espoir pour la vie adulte qui commence et conclue donc à merveille ces 7 années d’aventures.