2 septembre / Putain de cachets

Par Blackout @blackoutedition
2 septembre Putain de cachets Ugo se lève. Tente de se lever, tombe sur le lino comme un sac de nouilles. Putain de cachets. Il faut que je la voie, que je m'excuse elle comprendra. On frappe. Quelque infirmier ou aide soignante, Ugo ne répond pas, d'habitude le personnel soignant entre juste après, et tant pis pour l'intimité du patient, il n'avait qu'à pas se branler en pleine journée... Dans cette sorte de centre on est seul mais l'intimité n'existe pas. Ugo se souvient d'une autre hospitalisation dans un hospice. Il ne logeait pas dans une chambre mais dans un box, Les parois, hautes de deux mètres environ laissaient un jour d'un bon mètre avec le plafond. Il entendait tout, des gémissements des cris des ronflements. Une nuit, un malade zombie était entré dans son coin l'avait réveillé et lui avait demandé une clope. Dans ce centre il avait découvert le Walkman. Il n'en était pas vraiment conscient mais c'était un moyen efficace pour s'isoler. Toute la journée il portait le casque. Il n'avait qu'une cassette à faire pleurer des murs, "Photos de voyage" de Cabrel. Une visite de ses parents ils se promenaient dans le parc, un endroit magnifique avec des arbres de l'âge du bâtiment, un siècle, Ugo ne quittait pas son casque ce qui arrangeait bien ses parents qui n'avaient rien à lui dire. Walkman + portable = Tommy des Who. Le progrès filait droit vers l'absence totale de communication. Durant les repas, les infirmières - les infirmiers n'essayaient même pas - avaient toutes les peines du monde à lui faire quitter cet engin. Pareil pour le psy. Une fois, celui-là ne s'en était même pas rendu compte et Ugo avait passé sa séance, muet comme une carpe et le casque sur les oreilles. A suivre... demain !

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